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Idées

Tamek : les limites de la raison

Ali Salem Tamek à  nouveau arrêté, cela relancerait le processus rodé portant
atteinte à  la crédibilité du choix marocain. C’est donc aux partis politiques et
à  la société civile d’en découdre avec lui et ses défenseurs.
 

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Parmi les 33 personnes graciées le 7 janvier figurait Ali Salem Tamek. Ce Sahraoui affiche ouvertement son soutien aux séparatistes. Il est même intervenu lors du dernier congrès du Polisario à  partir de sa prison, par téléphone cellulaire. à€ peine sorti, il a accordé plusieurs interviews à  la presse marocaine. Qu’y dit-il ? Qu’il n’est pas marocain, qu’il y a un peuple sahraoui qui subit l’humiliation et qui lutte pour son autodétermination, que le peuple sahraoui est représenté par une autorité politique qui est le Polisario. Vieux briscard de la propagande, il dit qu’il ne s’agit là  que de convictions. Justement, ce monsieur a été «fêté» comme un détenu d’opinion «arraché» à  la prison par des associations de droits de l’Homme. Le discours séparatiste est bien connu depuis longtemps et il ne s’agit pas de tomber dans le piège de contre-argumenter vis-à -vis de l’opinion nationale qui a de tout temps été quasi unanime sur ce sujet. Le phénomène Tamek nous interpelle autrement. Le Maroc est en guerre, puisque le cessez-le-feu ne signifie pas la fin de l’état de guerre. Tamek est donc convaincu d’intelligence avec l’ennemi, statut qui ne lui confère aucune protection légale. Autrement dit, il est passible d’un tribunal militaire. Au Maroc, il est adoubé par les associations des droits de l’Homme, accepté par un parti politique, la GSU, un syndicat, la CDT, et le Forum Vérité et Justice (FVJ). Pour clore le chapitre, c’est la vedette recherchée du moment, au même titre que les assassins de Omar Benjelloun. Hallucinant ? Même pas étonnant, dans l’ère de rien que nous vivons. Le vide politique, l’absence de débat donnent une apparence de contenance humaine à  des loques. La vraie dérive de la presse est d’avoir accentué le phénomène en accordant un statut de conscience de la Nation à  des incultes irresponsables. Le Polisario et ses maà®tres de l’intelligence algérienne tentent de saper le front intérieur. Ils ont compris nos fragilités ambiantes. Tamek, coqueluche des médias et des droits de l’Homme, cela doit remplir d’aise un général algérien. Poser la question du référentiel des associations de droits de l’Homme. De source bien informée, j’ai appris que notre hiérarchie militaire est extrêmement choquée par les déclarations de Tamek à  un hebdomadaire de la place et que son arrestation, à  nouveau, a été envisagée. Nous en sommes là  aujourd’hui. Un individu sans envergure, formé à  la propagande, peut défier l’Etat avec le soutien d’individus que seule la haine de l’Etat anime. Tamek à  nouveau arrêté, cela relancerait le processus rodé portant atteinte à  la crédibilité du choix marocain. C’est donc aux partis politiques et à  la société civile d’en découdre avec Tamek et ses défenseurs. Il faut poser la question du référentiel des associations de droits de l’Homme. L’universel est connu, le Sahraoui en question, espion, n’a rien à  voir avec les détenus d’opinion. Sinon, il y a instrumentalisation politique. Les soutiens de Tamek se recrutent essentiellement chez ceux qui ont eux-mêmes défendu la thèse séparatiste. Il faut en finir avec cette hypocrisie. Des gens utilisent les droits de l’Homme pour réussir ce qu’ils ont tenté sans succès, politiquement. A savoir défaire le front intérieur sur le Sahara. Tamek n’est qu’une pièce du puzzle. Les partis politiques doivent s’assumer. Les intellectuels nationalistes aussi. Le séparatisme est une trahison, un délit, pas une opinion. La gauche patriote s’occupait elle-même des traà®tres il n’y a pas si longtemps que cela. Il n’est pas question de déléguer la question nationale à  la répression