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Idées

SIEL 2014, une réussite !

Ces dernières années, de légères améliorations avaient commencé à  se faire ressentir. Mais rien de comparable avec le saut qualitatif effectué lors de cette vingtième édition. Les organisateurs avaient promis que ce serait le cas. Et, ô miracle, ce le fut ! La métamorphose a concerné tant le contenant que le contenu

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Hinde TAARJI 2014 03 05

Tout vient à point à qui sait attendre. Vingt ans me direz-vous, cela fait un peu long, l’attente, mais bon, l’essentiel n’est-il pas d’arriver ? Ce dimanche 23 février, après dix jours intenses, le rideau est tombé au Salon international du livre et de l’édition de Casablanca. Un salon qui a tenu toutes ses promesses. Longtemps, le SIEL a pâti d’une atmosphère de foire qui desservait plus le livre qu’elle ne le servait. Certes, son programme a toujours comporté des rencontres et des signatures avec des auteurs connus et des conférenciers de renom mais l’ambiance générale y était si peu littéraire que les vrais amoureux de la lecture ne s’y éternisaient guère. Mais, cette année, ceux qui aiment le livre et les débats qu’il fait naître sont venus, sont restés… et, pour certains d’entre eux, sont même revenus ! Une prouesse quand on sait la rapidité avec laquelle on se dépêchait d’en repartir lors des précédentes éditions ! Ces dernières années, de légères améliorations avaient commencé à se faire ressentir. Mais rien de comparable avec le saut qualitatif effectué lors de cette vingtième édition. Les organisateurs avaient promis que ce serait le cas. Et, ô miracle, ce le fut ! La métamorphose a concerné tant le contenant que le contenu. D’abord, pour ce qui est du contenant, ouvert et agréable. A côté de la multitude des petits stands basiques, le cœur vivant du salon battait en quelques grands espaces comme ceux du CNDH, du CCME, du ministère de la culture ou encore de l’Institut français de Casablanca pour ne citer qu’eux. Et là, on ne pouvait qu’apprécier l’effort fait pour concevoir des lieux intelligents où les individus et la parole circulent. Bien pensés, ces espaces offraient un cadre agréable de rencontre et d’échange. S’il fallait décerner cependant une palme, celle-ci reviendrait indiscutablement au Conseil national des droits de l’homme tant pour la conception de son stand que pour l’animation dont celui-ci a été le décor. Cette année, le CNDH a mis l’enfant et ses droits au cœur de sa programmation. «Mes droits, mon avenir», telle était la thématique autour de laquelle ces citoyens en herbe ont été invités à participer. Avec le concours du CCME, autre institution très active lors de ce salon (et chapeautée par le même président, Driss El Yazami), des centaines d’écoliers et de lycéens ont été amenés des quatre coins du Maroc pour prendre part à ce SIEL 2014. Et, chaque jour, cette jeunesse fut placée au centre des attentions des organisateurs.

Multifonctionnel, le stand du CNDH a été pensé à plusieurs tiroirs, une agora pour abriter les échanges et des coins plus en retrait pour les nombreux ateliers, ludiques et éducatifs, montés avec le concours de l’association casablancaise, extra-muros. L’un des secrets de cette réussite, et il est bon de le préciser, a justement résidé dans cet appel fait à des acteurs de la société civile ainsi qu’à des professionnels du monde éducatif. Leur concours a été d’un apport indéniable, témoignant de ce qui peut être atteint quand les institutionnels ont l’intelligence de s’entourer des compétences présentes au sein de la société. Pour en revenir au programme concocté par le CNDH en direction des enfants, celui-ci comportait, entre autres, des échanges avec des personnalités politiques qui sont venues leur donner des conférences et, surtout, dialoguer avec eux. Attentifs, sages et curieux, ces jeunes ont constitué un auditoire exemplaire pour ces invités de marque. Surtout, ils ont pu s’exprimer et parler avec des gens que, jusque-là, ils ne pouvaient voir qu’à la télévision. Là où on aurait pu s’attendre à de la pagaille et à de l’agitation, la discipline et la concentration prévalurent. Cela en dit long sur la soif de savoir de ces jeunes. Cela en dit long, aussi, sur tout ce qui peut être fait avec ces derniers dès lors qu’on s’adresse à eux avec intelligence et considération. Rien que pour cette expérience inédite, et réussie, cette vingtième édition du SIEL est à marquer d’une pierre blanche. D’autant, que, par ailleurs, les autres espaces n’ont pas été en reste, des conférences et des tables rondes de haute teneur ayant fait le quotidien d’un évènement qui, pour une fois, pouvait se targuer d’avoir été un vrai salon du livre et de l’édition.