Idées
Drame à Maputo
On pleure sur les décombres de notre football, qui se fissurait, déjà , à petit feu et grand fracas…

L’échec outrageant des apathiques Lions devant les valeureux Mozambicains est vécu comme un drame national, et, de ce fait, inspire des sentiments autant amers que vengeurs. On pleure sur les décombres de notre football, qui se fissurait, déjà, à petit feu et grand fracas ; on déverse sa colère sur Eric Gerets, dont on étale les défaillances, et on le somme de partir sans demander son «reste» ; on se répand en propos caustiques sur la «légion étrangère», plus bling-blingueuse dans le privé que vaillante sur le terrain ; on glose sur l’incapacité de la Fédération de football à mettre le holà au désastre.
Et d’évoquer, nostalgiquement, le comportement des sélectionnés de jadis. Ils étaient non seulement méritants, respectueux des entraîneurs et conscients de la sacralité de leur mission, mais ils déployaient un jeu tout en inventivité, prise de risque et esprit d’offensive. La victoire ne suivait pas toujours, mais l’honneur du Maroc était sauf. A Maputo, les Lions évoluaient dans une atmosphère de fausse rigueur défensive, de refus du risque, de manque criant de lucidité comme d’ardeur. Aussi, ont-ils laissé des crocs dans un duel qui semblait à la portée de leur museau. Un faux pas, encore un, qui prend des allures de tragédie désespérant les foules. A quand la rédemption ?
