Influences
Enseignement : Les jeunes et l’emploi, ils préfèrent le privé
La moitié des sondés comptent passer moins de cinq ans chez leur premier employeur. 65% d’entre eux recourent aux sites des entreprises pour rechercher un emploi.

C’est ce qui ressort de l’enquête «Emploi aux jeunes» menée par le portail Amaljob auprès d’un échantillon de 7 625 chercheurs d’emploi, rencontrés lors des escales de la «Caravane Emploi et Métiers» organisée entre mars et mai 2015. Les sondés sont des jeunes dont l’âge varie de 20 à 30 ans et 41% d’entre eux sont de formation Bac+5 des facultés (33%), d’écoles d’ingénieurs (16%) et de commerce (16%). Si le Groupe OCP remporte encore une fois les suffrages, Maroc Telecom et BMCE Bank figurent également sur le podium.
Le secteur privé attire toujours les candidats (75% des sondés contre 25% qui optent pour le public), particulièrement ceux diplômés des écoles d’ingénieurs et de commerce. L’enquête d’Amaljob montre également que 74% des chercheurs d’emploi se disent prêts à opérer une réorientation et suivre une autre formation pour trouver un emploi et accéder plus facilement au marché du travail.
De même qu’ils attendent de leur employeur d’abord de la formation continue (51%), suivie de la retraite complémentaire (45%) et de l’assurance maladie (31%), tout en précisant (à 54% d’entre eux) qu’ils comptent travailler moins de 5 ans dans leur première entreprise. Enfin, deux tendances révélées dans l’édition 2014 de l’enquête se confirment : les chercheurs d’emploi souhaitent faire de l’entreprenariat (88%) et sont optimistes à 89% quant à leur avenir professionnel. Cet optimisme a augmenté de 6 points (83% en 2014).
Une autre enquête sur l’emploi des jeunes, menée par le même portail il y a quelques années, a concerné un échantillon de 7 056 étudiants et jeunes diplômés contre 1 284 l’année dernière (3092 individus de sexe féminin et 3 964 de sexe masculin) a révélé d’importants indicateurs. L’objectif a été d’évaluer la perception du marché du travail marocain de ces jeunes lauréats de l’enseignement supérieur, leurs besoins, leurs attentes, ainsi que les conditions de leur insertion professionnelle. Plusieurs volets sont abordés, entre autres le secteur et la nature des entreprises visées, la durée de recherche d’un emploi une fois le diplôme obtenu, les critères de choix des entreprises à prospecter ainsi que les attentes des jeunes diplômés par rapport au marché du travail. Les enquêteurs ont également tenté de mieux cerner le profil des jeunes en soulevant des questions sur leurs activités extra-scolaires ou professionnelles (sports ou distractions préférés, vie associative, politique et culturelle) et leur intérêt pour la presse.
Une forte préférence pour les secteurs banque/Bourse/assurances, informatique/télécoms, et commerce/distribution
Cette étude confirme, pour l’essentiel, la tendance observée en général durant ces dernières années. Par exemple, internet reste l’outil principal pour chercher un emploi. Cela devrait se renforcer au cours des prochaines années eu égard à l’augmentation du taux de pénétration des technologies de l’information et de la communication, qui constitue maintenant le média préféré des jeunes.
Ainsi, 65% d’entre eux recourent aux sites des entreprises pour rechercher un emploi. Ces portails facilitent la recherche d’autant qu’ils donnent la possibilité de collecter des informations sur l’entreprise, de prendre connaissance des postes à pourvoir, et d’identifier les interlocuteurs à contacter, notamment pour le dépôt des candidatures spontanées que 47% de l’échantillon a effectué au moment de la recherche d’un emploi. Donnée importante : les jeunes sont plus tentés par le contact direct avec les entreprises. Ils ne sont en effet que 42% à passer par les portails de recrutement qui offrent pourtant plusieurs facilités comme le dépôt gratuit des C.V. et un choix plus large d’offres d’emploi. Par niveau de fréquence, les jeunes diplômés passent également par les cabinets de recrutement (40,91%), la presse (36,26%), l’Agence nationale pour les promotions des emplois et des compétences (31,91%), le réseau personnel (26,17%), les forums et salons de l’emploi (24,22%) et le réseau des anciens diplômés (en général, ce sont les diplômés des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs qui sont organisés en association). Les réseaux sociaux comme Viadeo et Twitter attirent par ailleurs 22,12% des enquêtés.
Notons, en sens inverse, que les entreprises optent de plus en plus pour l’e-recrutement. Elles sont conscientes que, grâce à Internet, elles peuvent toucher dans un bref délai des groupes cibles considérables, à des coûts beaucoup moins élevés que la presse ou le recours à des cabinets de recrutement.
Pour ce qui est des domaines d’activité privilégiés des jeunes diplômés, l’étude fait ressortir une forte préférence pour les secteurs banque/bourse/assurances, informatique/télécoms, et commerce/distribution. En revanche, les secteurs chimie/pharmacie et santé/social n’attirent pas vraiment de convoitises. De même, très peu de jeunes diplômés sont intéressés par le tourisme, qui offre pourtant beaucoup d’opportunités. Il reste que le secteur séduit peu parce qu’en général les possibilités de promotion y sont considérées comme limitées, et les emplois offerts peu intéressants, surtout pour les Bac +4.
