Une intégration qui ne vient pas

l’agroalimentaire pénalisé par le foncier

Les industriels de l’agroalimentaire sont dans l’expectative. Aucune suite n’a encore été donnée à leur demande pour la mise en place de plans d’intégration de la filière. En contact depuis plusieurs mois avec les ministères de l’Agriculture et de l’Industrie, la Fenagri, Fédération nationale des industries agroalimentaires, avait même, soutient son président Mohamed Chraïbi, soumis des propositions de plans d’intégration par produits sans voir venir des contre-propositions des instances gouvernementales. Exemple révélateur, le projet de plantation d’oliviers, lancé depuis quelques années, n’a été concrétisé qu’à hauteur de 15 %. «Pour les autres filières, aussi bien les fruits que les légumes, chacun se débrouille comme il peut», constate, amer, M. Chraïbi.
Principale entrave à cette intégration, le coût du foncier. Le prix du terrain agricole au Maroc demeure «encore excessivement cher, notamment en zone irriguée où il frôle les 150 000 DH l’hectare, soit 5 fois plus cher qu’en Espagne», tonne le président de la Fenagri.
Solution prônée par les opérateurs : un coup de pouce des pouvoirs publics afin de mettre à la disposition des industriels qui le souhaitent, à des prix convenables et selon des cahiers de charges à respecter, les milliers d’hectares de terres collectives, guiche et habous. La dernière opération d’attribution des terres de la Sodea-Sogeta qui aurait pu soulager l’industrie ne cadrait pas avec ses besoins, puisqu’il s’agissait de présenter carrément de nouveaux projets.
La sortie très attendue du ministre de l’Industrie, Salehddine Mezzouar, pour la présentation de la dernière version du plan Emergence, basé sur les conclusions de l’étude Mc Kinsey, devra normalement apporter des solutions aux préoccupations des agro-industriels. L’étude, rappelons- le, avait positionné l’agroalimentaire comme un secteur d’avenir pour le Maroc.

L’agroalimentaire est pourtant positionné comme secteur d’avenir par le rapport Mc Kinsey.