Tension entre sardiniers et conserveurs

la flambée du pétrole rend le poisson plus cher
La tension s’installe dans les ports du Sud. Ceux de Tan-Tan et de Laâyoune, les plus importants ports sardiniers du pays, tournent au ralenti depuis dimanche 28 août. Les armateurs sardiniers, qui doivent faire face à l’augmentation des prix du gasoil, réclament une indexation de cette hausse sur leurs prix de vente pour compenser les pertes. Le prix du gasoil (subventionné dans le sud) est passé, selon Lahcen Bijdiguen, président de la Confédération de la pêche côtière, de 3 à 5 DH le litre en l’espace d’une année, ce qui n’a pas été sans incidence sur la structure des charges des armateurs. Il faut savoir en effet que les dépenses en gasoil représentent en moyenne 27 % de la recette brute chez les sardiniers. Pour rentrer dans leurs frais, ces derniers réclament donc une révision des prix de vente et proposent un prix de 2 DH le kilogramme au lieu de 1,70 DH pratiqué actuellement. Un prix qui ne diffère que très légèrement selon les ports.
Les conserveurs qui font aujourd’hui les frais de cette situation sont d’un autre avis. Pour eux, il n’est pas question de céder à la pression des armateurs. «La hausse du prix du gasoil n’a engendré qu’une augmentation de 12 centimes/kg pour les sardiniers», soutient Mohamed El Jamali, président de l’UNICOP (Union nationale des industries de la conserve de poisson) qui a saisi Mohand Laenser, le ministre des Pêches, à ce sujet. Ce dernier devait présider une réunion programmée en fin de semaine avec les côtiers qui, pour la plupart, ont des embarcations obsolètes, grandes consommatrices de gasoil.
Notons que le prix du poission industriel a été libéralisé en novembre 2003. Une libéralisation sur papier seulement puisque les prix continuent à être fixés d’un commun accord entre pêcheurs et industriels. Dans ce créneau, le marché est encore loin de dicter sa loi
Les embarcations de pêche côtière, obsolètes, sont grandes consommatrices de gasoil.