Sodea : le facteur sonne deux fois

les recalés repêchés par le gouvernement
Quelques jours seulement depuis le démarrage de l’examen des offres concernant la concession des terres agricoles Sodea-Sogeta et les premières difficultés apparaissent. Au terme des séances d’ouverture des plis supervisées par trois sous-commissions d’experts, un certain nombre de dossiers, 65 plus exactement, ont été rejetés. Normal, puisqu’il s’agit d’une sélection. Mais les soumissionnaires «recalés», eux, ne l’ont pas entendu de cette oreille. Ils n’ont tout simplement pas accepté d’être écartés de la course en évoquant une injustice à leur encontre de la part d’une des trois sous-commissions qu’ils accusent d’avoir fait du zèle.
Parmi les mécontents, on trouve des soumissionnaires étrangers mais également des marocains et pas n’importe lesquels, puisqu’il s’agit de grandes entreprises, dont certaines sont cotées en Bourse. Et, apparemment, ces «gros bonnets» ne sont pas prêts à lâcher prise.
Si quelques-uns d’entre eux ont menacé de recourir à l’arbitrage du premier ministre, d’autres ont préféré d’abord protester officiellement auprès du ministre de l’Agriculture, Mohand Laenser, en lui demandant de leur rendre justice. Ce dernier a d’abord commencé par les tranquilliser en leur annonçant qu’aucun dossier ne serait recalé et en promettant surtout de leur donner une seconde chance. Une source autorisée à la direction des Investissements explique en effet que «les dossiers en question ne comportent pas certains éléments demandés», tout en rappelant que «ce ne sont pas les comités d’experts qui décident de recaler ou non une offre».
On l’aura compris, l’intérêt national a été pris en compte, surtout s’agissant de gros investisseurs. Mais l’on se demande à quoi cela sert d’avoir des procédures si on les viole et surtout si le gouvernement aurait eu la même attitude s’il ne s’agissait que de «petits bonnets»