Au Royaume
Othman Benjelloun contrôle les déclarations aux médias

Au sein du groupe Benjelloun, les déclarations à la presse et autres entretiens sont désormais bien encadrés. En effet, au cours de ce mois, une note interne signée par Othman Benjelloun et diffusée à tous les services de BMCE Bank a donné instruction à l’ensemble des responsables de soumettre à l’approbation personnelle du président leurs éventuelles interventions médiatiques. Sur un ton très ferme, l’injonction a précisé que toutes les filiales contrôlées, non seulement par la banque mais également par le holding de tête Financecom, sont concernées par cette mesure.
S’il semble normal que le groupe souhaite contrôler et filtrer les informations communiquées ici et là par les collaborateurs, l’obligation d’en référer au patron suprême, Othman Benjelloun en personne, qui, d’ailleurs, ne préside pas les conseils d’administration ou de surveillance de toutes les filiales de son empire, peut surprendre.
Que s’est-il passé pour en arriver là ? Il semblerait que les déclarations faites par des responsables lors de l’affaire de Hyper SA (Label’Vie) a été la goutte qui a fait déborder le vase. Rappelons qu’à l’occasion de l’introduction en Bourse en juin 2008 de la deuxième chaîne de supermarchés du pays, BMCE s’était retirée à la dernière minute du syndicat de placement en raison, vraisemblablement, d’une double frustration : manque à gagner de plus de 400 MDH à cause d’une sortie prématurée en 2007 du capital de Hyper SA et échec des négociations de rapprochement avec Hanouty, chaîne d’épiceries du groupe Financecom .
Quoi qu’il en soit, les managers du groupe sont aujourd’hui «muselés». Le risque est que, à défaut d’interlocuteurs, une certaine presse se mette à traiter à sa guise l’information relative à la banque.
