Le Maroc tape du poing sur la table

Le dernier rapport du secrétaire général des Nations Unies sur le Sahara marocain, qui doit servir de base aux discussions du Conseil de sécurité qui s’ouvriront lundi 27 octobre 2003, pour se conclure par le vote d’une résolution, vendredi 31 octobre, a soulevé les protestations véhémentes du Maroc.
Par la voix de son ambassadeur permanent auprès des Nations Unies, Mohamed Bennouna, le Maroc a officiellement réagi par une lettre adressée, mardi 21 octobre, au président du Conseil de sécurité, l’ambassadeur des Etats-Unis, John D. Negroponte.
Ce passage donne une idée du ton et du contenu de ce courrier : «Le secrétariat a dévié de sa neutralité et de son objectivité en donnant délibérément une interprétation erronée de la résolution 1496 adoptée par le Conseil de sécurité le 30 juillet 2003.» Le Maroc tape donc du poing sur la table. Et pour cause, le rapport du secrétaire général de l’ONU donne la forte impression que les négociations sont closes et qu’il est maintenant «attendu du Maroc une signature pure et simple du Plan Baker». Nous n’en sommes nullement à l’étape des «mesures concrètes» comme le laisse penser ce rapport. Pour en arriver là, il faut déjà l’accord des parties concernées.
Or, le Maroc ne peut aucunement accepter ce Plan Baker II en l’état, essentiellement parce qu’il ouvre la possibilité de l’indépendance de nos provinces du Sud à l’issue d’un scrutin référendaire. Ce qui est en complète contradiction avec l’essence même de la solution politique adoptée par le même Conseil de sécurité.
Le Maroc a accepté le principe d’une solution politique. C’est-à-dire l’autonomie du Sahara, mais dans le cadre de la souveraineté marocaine. Tout est négociable sauf l’indépendance. Et l’on ne peut imposer la solution préconisée par le Plan Baker II contre la volonté du Maroc et contre ses intérêts.