La campagne agrumes en retard

Il reste encore dans les vergers des fruits en attente d’acheteur, et la
situation s’est aggravée avec les bruits d’une marocanisation
de l’exportation des agrumes.

Le 20 novembre dernier, la campagne des agrumes n’avait encore pris qu’un timide départ puisque les sorties portaient sur 3 490 tonnes d’oranges seulement, dont 1 560 envoyées sur des pays hors zone franc et 1 930 sur la France. Pour les clémentines,
4 135 tonnes ont été expédiées hors zone franc et 3 563 sur la France. Mis à part les clémentines, les oranges, on le voit, accusent un retard dans leur commercialisation. La faute incombe aux conditions climatiques défavorables. Cependant, depuis quel-ques jours, les apports sont montés en flèche au port de Casablanca. Les fruits trouvent des cours intéressants sur le marché français, mais les professionnels estiment que cette situation ne se prolongera pas. La production marocaine et les exportations atteignent en effet un rythme très élevé et il est à prévoir que les importants tonnages qui quittent chaque jour les ports marocains vont rapidement peser sur la tenue des cours. Néanmoins, on estime que la situation sera difficile au mois de décembre et que les prix vont se déprécier rapidement. On conçoit dans ces conditions que les transactions à l’échelon propriété soient difficiles. Alors qu’au cours des campagnes antérieures, toute la production était depuis longtemps vendue, il reste encore des fruits dans les vergers dans l’attente d’un acheteur. La situation est aggravée par la reprise des lots de colonisation et les bruits d’une marocanisation du commerce et de l’exportation des agrumes. Les navels sont offertes cette année à 20-22 francs le kg à la propriété, tandis que l’an dernier on traitait sur la base de 30-35 francs