Dernière ligne droite pour Annahda
Après trois tentatives avortées pour tenir l’assemblée générale (AG) constitutive de leur parti à Casablanca, les fondateurs d’Annahda ont finalement plié bagage à destination d’Agadir où les autorités ont été plus compréhensives. Le parti a été, en fin de compte, autorisé à tenir son AG la dernière semaine de juin.
Mené par le tandem Chakib Bensouda et Abderrahmane Elyazidi, le nouveau parti se positionne comme étant de «centre-gauche», adoptant une ligne conductrice prônant «l’équilibre entre la liberté et l’égalité tout en renforçant le rôle régulateur de l’Etat».
Si les autorités acceptent le dépôt du dossier et remettent le récépissé aux fondateurs, Annahda pourra échapper aux dispositions contraignantes du projet de loi sur les partis politiques, non encore déposé au Parlement.
Selon Chakib Bensouda, le bureau politique provisoire se démarque par la moyenne d’âge de ses membres qui ne dépasse guère 31 ans, «en conformité avec notre désir de nous ouvrir sur les jeunes, les étudiants et les cadres». D’ailleurs, le plan d’action à court terme liste un ensemble d’actions dont l’objectif premier est de redonner confiance aux Marocains «en réhabilitant les couches moyennes et en soutenant les couches défavorisées». La réforme de la fiscalité et la politique salariale sont deux autres axes prioritaires sur lesquels souhaite intervenir Annahda. A moyen terme, Annahda compte s’attaquer à l’enseignement et à la justice. La réforme culturelle et l’enracinement de l’identité marocaine figurent parmi ses objectifs à long terme.
Un programme ambitieux, mais qui ne se démarque pas substantiellement de celui des autres formations politiques. Le parti aura-t-il les moyens de le mettre en pratique ? La question reste posée. Le premier pas vers la concrétisation passera d’abord par l’obtention du récépissé des autorités. Les responsables d’Annahda croisent les doigts.