SUIVEZ-NOUS

Au Royaume

Pour une cause… ou une autre

L’effort de lobbying entrepris pour l’organisation de la coupe du monde doit être capitalisé. Il y a là de quoi faire réfléchir quant au traitement du dossier
du Sahara

Publié le


Mis à jour le

Onze mois de travail perdus et des ressources financières gaspillées. Tel pourrait être le bilan, fait sur le mode cynique, de la quatrième candidature du Maroc à l’organisation de la Coupe du monde de football. Mais, pour une fois, les chiffres ne démontrent rien.
Il y a onze mois, lorsque le Maroc a choisi de se porter candidat, pas un votant ne misait sur lui et, de dossier, il n’avait que les maquettes ayant servi aux précédentes candidatures. Au bout du parcours, il a fourni un dossier technique hors pair et récolté 10 voix, en dépit du travail de sape de Joseph Blatter.
D’aucuns diront que c’était là, après tout, le travail normal et la mission d’une équipe désignée à cet effet. Ce serait oublier que la mission en question était quasiment impossible, qu’il a fallu faire oublier l’impression négative donnée par les précédentes candidatures et que le travail mené a été un modèle de campagne pour l’image du Maroc.
Toutes les opportunités ont été exploitées. Tous ceux qui pouvaient apporter un soutien se sont mobilisés. Le Palais, les ministres, les diplomates, chacun a enfourché la machine du lobbying.
C’est cette mobilisation, ce travail d’expert, ce dévouement au service d’une cause qu’il s’agit aujourd’hui de capitaliser. L’acquis de ces onze mois de travail, c’est finalement notre capacité à entreprendre des actions d’envergure dès lors que le jeu en vaut la chandelle.
Il y a là matière à réflexion et à adaptation à notre diplomatie, notamment à la manière dont devrait être traité le dossier du Sahara. Certes, les cibles sont différentes et les enjeux plus complexes, mais si la recette diffère, les ingrédients sont les mêmes : de la créativité, des experts chevronnés, une organisation par projets et le coup de main politique.
Une autre expérience à capitaliser est celle de la mobilisation des moyens pour être prêts à accueillir une coupe du monde. Des chantiers d’autoroutes ont été accélérés, des stades lancés et des hôpitaux en voie d’être équipés. Nous espérons que ce rythme sera maintenu, au moins en partie.
Quelques jours avant de s’envoler pour Zurich, Saâd Kettani disait : «Le Maroc doit être prêt à tout moment à organiser une coupe du monde». Et Saâd Kettani avait raison : coupe du monde ou pas, il nous faut être prêts, pour un Maroc attractif et compétitif .