Au Royaume
Le Maroc pouvait mieux faire… !
Les nouvelles apportées par le Doing Business 2017 sont encourageantes certes. Sur les 20 économies de la région, le Maroc est classé au 4e rang, les trois premières étant toutes des pays du Golfe, en l’occurrence les Emirats Arabes Unis, le Bahreïn et Oman.

L’évolution du Maroc est également très appréciable par rapport à ses propres performances il y a quelques années. Il n’y a pas de doute que tout cela a été rendu possible grâce aux efforts fournis en matière d’amélioration du climat des affaires à travers des réformes pas toujours spectaculaires mais qui ont des effets immédiats. Il est évident aussi que ce bon classement vaudra au Maroc une meilleure visibilité et une bonne appréciation auprès de la communauté internationale et plus particulièrement les investisseurs étrangers.
Pour autant, quand on regarde de plus près les éléments qui constituent la notation du Maroc, on se rend vite compte qu’il pouvait facilement mieux faire. Il a perdu naïvement des points sur des volets où il n’est pourtant pas moins bien loti que d’autres pays. Sur les 10 indicateurs pris en considération dans le calcul du score final, le Maroc récolte les deux pires notations sur deux volets : les crédits et le recouvrement des créances. En même temps, et surprise, le Maroc se trouve parmi les 20 meilleurs au monde pour les permis de construction et il marque de bons scores pour la création d’entreprises, le paiement des impôts ou encore la réglementation des contrats. Ceci est paradoxal car sur le volet des crédits, où le Maroc est classé au rang 101 sur 190, il se trouve que le système bancaire national est connu pour être un des meilleurs si ce n’est le meilleur en Afrique et dans la région Mena. En atteste la formidable expansion que connaissent les banques marocaines sur le continent africain. Le mauvais classement du Maroc sur ce volet s’explique en grande partie par l’accès à l’information financière qui reste limitée. Une anomalie que l’on ne peut certainement pas expliquer par l’incapacité de nos banques en la matière. Probablement une question de volonté.
L’autre indicateur qui fait perdre des points au Maroc concerne le délai de recouvrement des créances. Là aussi, il se trouve que nous sommes l’un des rares pays de la région à s’être dotés d’une loi entière sur les délais de paiement alignés sur les standards des pays développés et d’un arsenal solide en matière de traitement des difficultés, liquidations et redressements d’entreprises. Et pourtant, nous sommes mauvais, puisque classés 131e car, tout simplement, les lois existent mais elles ne sont pas appliquées. Et encore une fois, ceci est une question de volonté ni plus ni moins…
