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Au Royaume

La pauvreté recule, mais…

En 2005, la carte de la pauvreté sera pratiquement détaillée par quartier. On pourra alors aider ceux qui sont vraiment démunis.

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La réalisation d’une carte de la pauvreté – une première au Maroc – est un pas de géant qu’il faut saluer (cf. pages 10 à 12). En plus des traditionnels taux national, urbain et rural, on est en mesure aujourd’hui de dire, avec plus ou moins de précision – quelles sont les régions – les communes qui sont les plus mal loties et de prendre des mesures ciblées.
A ce titre, les dernières statistiques sont riches en enseignements. En valeur absolue, nous avons moins de pauvres qu’auparavant et les inégalités de dépenses entre les plus riches et les moins aisés se réduisent, certes lentement, mais de manière régulière. En revanche, il y a, en valeur relative, trois fois plus de pauvres à la campagne qu’en ville, alors que ce rapport était de deux, 15 ans auparavant.
C’est suffisamment inquiétant pour qu’aujourd’hui l’Etat mette en place une réelle stratégie de développement pour cette moitié délaissée du Maroc.
Mais il y a encore plus inquiétant. Si les villes contiennent relativement moins de pauvres, elles présentent le danger social le plus important. Et si le taux de pauvreté en milieu urbain a reculé, celui du milieu périurbain, nourri par l’exode rural et le chômage, a augmenté.
Or, un pauvre en milieu rural ne subit pas les mêmes pressions qu’en milieu urbain. En ville, les signes extérieurs de richesse sont plus manifestes et les besoins considérés comme étant de première nécessité sont autrement plus importants. De là naît un sentiment de frustration qui peut dégénérer.
Il est donc urgent de réagir, à la fois par rapport à cet appauvrissement du monde rural et à cette ceinture de pauvreté qui entoure les villes. En ce sens, deux actions complémentaires peuvent être menées.
La première est d’accompagner le développement des infrastructures par des projets de développement économiques. A quoi cela sert-il d’avoir de l’électricité ou de l’eau potable si l’on n’a pas les moyens de payer la facture ?
La seconde est de réajuster l’action sociale. Pendant longtemps, le Maroc a cru faire du social, notamment à travers des subventions qui profitaient plus aux riches qu’aux pauvres. Le plus logique serait de garantir un smig social à travers des aides qui iraient directement à ceux qui sont dans le besoin.
La chose n’est pas impossible. En 2005, la carte de la pauvreté sera pratiquement détaillée par quartier, et là, nous aurons les moyens de savoir qui sont les plus démunis