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Au Royaume

Evolution du développement

Le développement est un tout où les aspects économique, matériel et financier ne sont pas les seuls éléments déterminants.

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Edito Saad Benmansour

En attendant ce qu’apportera la copie de la commission en charge du nouveau modèle de développement, annoncée déjà pour début janvier, le cours des événements et l’actualité apportent quotidiennement de nouveaux enseignements quant à la perception et aux attentes du citoyen. S’il est vrai que la problématique de l’emploi reste une pièce centrale dans la dynamique sociétale, il n’en demeure pas moins que d’autres aspects sont au moins tout aussi vitaux. Durant les douze derniers mois, la conjoncture sanitaire spéciale a démontré de son côté que l’épanouissement et le bien-être sont aussi tributaires du cadre, plus que du niveau de vie dans les villes et les campagnes, entre autres facteurs. Dans les petites villes ou les quartiers périphériques des grandes, les habitants, surtout les jeunes, multiplient les initiatives et les actions visant l’amélioration de leur cadre de vie au quotidien et celui de leurs concitoyens. Cela se fait indépendamment, et même en décalage parfois, des situations matérielles qui ne sont pas toujours favorables.
Le phénomène des coopératives qui a connu une évolution remarquable ces dix dernières années est également un exemple qui illustre parfaitement cet état d’esprit porté plus sur l’entraîde, l’effort collectif et le partage.
Depuis quelques années aussi, on a pu assister au développement d’associations et de collectifs au Maroc pour porter différentes causes comme la préservation de l’environnement, la sauvegarde du patrimoine, la culture…
Ces démarches et initiatives populaires et spontanées constituent naturellement une forme de réponse aux carences des politiques publiques, surtout celles à caractère social. Il est, certes, compréhensible que ces dernières, au vu du niveau de déficits sociaux et des disparités, se devaient d’abord de focaliser les efforts et les ressources sur les aspects les plus urgents qui sont d’ordre matériel.
Mais une telle démarche finit forcément par atteindre ses limites. Et l’évolution de nos villes est aujourd’hui le meilleur exemple illustrant la transformation des besoins et des priorités. Il y a quelques années, le fléau des bidonvilles et de l’habitat insalubre imposait de facto une et une seule urgence : construire de nouveaux quartiers et des villes satellites pour garantir un habitat décent à tous. Aujourd’hui, sans terrains de sport, sans espaces de jeux et de distractions pour les jeunes et moins jeunes, sans bibliothèques, sans musées, sans théâtres, etc., il est évident que ces quartiers et ces villes ne sont plus viables. C’est toute une vision des politiques publiques qui se retrouve ainsi obsolète…