Au Royaume
Business festif

Des milliers de petites mains qui y travaillent, plusieurs centaines de convives et d’invités de marque, des centaines de nuitées pour les hôtels de la ville, de l’activité et du chiffre d’affaires pour une multitude de petits business comme les taxis, les guides, les restaurateurs, les commerçants de tous types… C’est ce que représente aujourd’hui Caftan pour la ville de Marrakech. Et pas seulement pour Marrakech. Caftan, au-delà du simple défilé, avec sa couverture médiatique et télévisée, est une excellente vitrine pour le savoir-faire séculaire de nos artisans et surtout une occasion de rayonnement du Maroc à l’international. Bref, un coup de pub qui n’a pas de prix… Des événements comme Caftan, le Festival du film de Marrakech, le Mawazine de Rabat, le Timitar d’Agadir, le Gnawa d’Essaouira ou encore les Musiques sacrées de Fès peuvent être transformés en redoutables machines économiques et produits d’appel pour la destination Maroc.
Le Festival de Cannes, par exemple, rapporterait, selon les chiffres admis dans les médias français, près de 195 millions d’euros à la ville et créerait 3 000 emplois directs. Ce sont quelque 140 000 visiteurs qui se ruent sur la petite ville durant les festivités. 10 000 professionnels des médias font la couverture de l’événement. Tout cela a été rendu possible car, derrière, il y a une terrible machine de marketing et RP à laquelle tout le monde prend part. A commencer par l’Etat français lui-même qui mise, directement et indirectement, 10 millions d’euros pour un budget global de 20 millions d’euros.
Marrakech étant aujourd’hui très bien desservie par les liaisons aériennes à partir des plus grandes villes européennes, Caftan peut constituer une aubaine pour les professionnels du tourisme de la ville et booster encore plus la destination. Les autres villes qui ont des événements annuels phare peuvent en faire de même. Les festivals peuvent être proposés dans des packages aux touristes européens. Mais cela relève de l’initiative du secteur privé et pas de l’Etat. Ce dernier, en revanche, a un rôle à jouer dans la mobilisation des acteurs des villes, des gestionnaires des services publics, des autorités, des mairies, des services de sécurité, des aéroports pour être en harmonie avec les événements et produire un climat général propice. S’il est conquis et séduit, un touriste qui viendrait une première fois passer trois jours à Marrakech pour assister à Caftan reviendra probablement au Maroc juste pour y passer ses vacances et découvrir d’autres régions. Et on peut en tirer encore davantage profit à condition que tout le monde s’y mette et que certains arrêtent le travail de sape…
