Viande rouge : le prix au détail revient enfin en dessous des 70 DH

Jusqu’à  fin octobre, le prix de gros a dépassé les 60 DH contre une moyenne de 52 DH en 2008.
L’abondance du foin, le bas prix des aliments composés et une trésorerie confortable ont encouragé
les agriculteurs à  garder leur cheptel.

L es consommateurs sont soulagés ; les prix de la viande rouge ont amorcé une tendance à la baisse depuis le début du mois de novembre. Il est maintenant possible d’acheter le kilo de viande bovine ou ovine autour de 65 DH alors que, jusqu’à fin octobre, il fallait débourser au moins 70 DH pour la viande de tagine et jusqu’à 140 DH  pour certaines parties (filet, faux-filet, entrecôte) et en fonction des différents types de commerce. La cherté de la viande est en fait une des mauvaises surprises d’une bonne année agricole, les éleveurs professionnels tout comme les agriculteurs étaient dans une logique de rétention du bétail eu égard à l’abondance du foin et du bas prix des aliments composés. De plus, leurs besoins de trésorerie étaient réduits du moment qu’ils ont eu des rentrées d’argent grâce à la vente d’une partie de leur production céréalière.
Avec la baisse de l’offre, les prix des bêtes avaient tout simplement augmenté d’où des répercussions en cascade sur les prix de gros et du détail. De 56,50 et 53,50 DH le kilo en août 2008, les prix de gros des viandes bovine et ovine sont passés à 62 et 61 DH pendant le même mois de l’année en cours. Ils sont restés au même niveau jusqu’en octobre, avec de très faibles variations à la hausse ou à la baisse.

L’offre de bétail s’est nettement améliorée
Cette situation est confirmée par un chevillard de Casablanca qui souligne toutefois que les bêtes étant plus engraissées qu’auparavant, la baisse du nombre de têtes en vente est compensée par le volume des carcasses. Par conséquent, il assure que la production des abattoirs de la capitale économique est maintenue autour d’une moyenne annuelle de 24 000 tonnes.
Selon Lahcen Ouhbi, directeur régional de l’agriculture du Grand Casablanca, l’évolution favorable des étiquettes tient en deux éléments. D’abord avec l’approche de l’Aïd Al Adha, les agriculteurs ressentent un besoin de liquidités. Dès lors, l’offre quantitative de bêtes dans les différentes régions s’est nettement améliorée. Il souligne que les effets ne se ressentiront réellement sur le consommateur que dans quelques semaines. Ensuite, il y a une autre raison uniquement connue des initiés. «La loi de Finances 2010 prévoit une baisse de taxation sur les taurillons qui passe de 250% à seulement 2,5%, ce qui est considérable et permettra aux agriculteurs comme aux éleveurs de renouveler leur cheptel et d’améliorer les performances de leur business» , explique-t-il. En toute logique, les prix continueront de reculer d’autant plus que la demande s’affaiblira : de nombreux ménages préféreront renoncer à la viande rouge ou réduire drastiquement leurs achats en attendant le mouton de l’Aïd.