Affaires
Redal emprunte 1,9 milliard de DH
Cette enveloppe est destinée à financer une partie des investissements.
En 2002, le concessionnaire a entamé un retour à la rentabilité
avec un bénéfice net de 10 MDH.
Redal, le distributeur d’eau et d’électricité de Rabat-Salé, est sur le point de lever 1,9 milliard de DH sous forme de prêt consortial à long terme. L’appel d’offres a été ficelé il y a à peine dix jours, et les fonds seront incessamment débloqués par les banques retenues.
Cette opération s’inscrit dans la lignée des engagements pris par Vivendi Environnement après qu’elle ait racheté, en octobre 2002 (avec effet rétroactif à janvier), la totalité des parts de la Redal. Rappelons que cette dernière a été créée en 1998 avec un capital de 400 MDH par un consortium ibérique formé de Pleiade et Electricidad de Portugal (côté portugais), Urbaser (côté espagnol) et Alborada (filiale marocaine de Plucia, société basée à Gibraltar). Devant la non-réalisation du programme d’investissement prévu par le contrat de concession et face aux multiples divergences ayant émergé entre ses actionnaires, Vivendi Environnement a pris le relais, en endossant, en sus dudit programme d’un montant de près de 13 milliards de dirhams, tous les arriérés de versements conventionnels non respectés par le consortium initial. C’est ainsi que l’ardoise léguée par ce dernier au repreneur français s’élevait à près de 730 MDH (dont 250 MDH de sous-investissement par rapport aux engagements de départ constatés entre 1991 et 2001).
Le prêt est accordé à un taux se situant à 7,85 %
Deux ans après avoir repris les choses en main, Vivendi Environnement serait en passe de réussir son pari. Son chiffre d’affaires 2002 a, selon des sources proches du dossier, dépassé 1,7 milliard de DH pour 600 000 abonnés (électricité et eau confondus). De même qu’en dégageant au titre de la même année un bénéfice net, quoique encore très faible, de près de 10 MDH, elle aurait suscité une certaine assurance auprès des autorités locales qui craignaient de revivre la même mésaventure qu’avec les partenaires initiaux.
La réalisation dans les délais impartis du schéma directeur de l’eau potable, de l’assainissement et de l’électricité a été aussi à l’avenant de ces gages de bonne conduite et aurait permis une meilleure adéquation entre les besoins réels de la ville de Rabat et ses environs et le budget d’investissement. D’ailleurs, selon les mêmes sources, ce budget aurait même été revu à la hausse. Initialement, la régie avait prévu de ne lever que 1,6 milliard de DH au lieu de 1,9 milliard.
Reste à savoir si les banques qui ont financé cette première tranche des crédits bancaires, adossée à un business- plan très optimiste, tablant sur des bénéfices cumulés dépassant le milliard de dirhams à l’horizon 2010, répercuteront ces prémices de redressement sur la marge appliquée à leur client Redal.
Selon les éléments disponibles, le taux retenu serait de 7,85 %, ce qui le situe en dessous du taux de base pratiqué par le marché sur les prêts à 10 ans à savoir 8 %
