Rabat, Salé, Témara, les chantiers d’infrastructure qui vont être lancés
Une enveloppe de 3,5 milliards de DH pour des programmes qui vont améliorer éclairage, services sociaux, mobilier urbain et infrastructures
Le secteur public
met son expertise et une assistance technique au service des élus.
Les dernières conventions signées entre la direction des collectivités locales (ministère de l’Intérieur) et les villes de Rabat, Salé et Témara marquent un tournant dans la qualité du partenariat entre le ministère de l’Intérieur et les élus. Jusque-là, l’intervention de la tutelle ne concernait, en gros, que la validation des budgets, laissant aux élus, comme le veut l’exercice de la démocratie, liberté et responsabilité dans la conception et la conduite de leurs projets et de leurs visions. Aujourd’hui, le département de l’Intérieur met son expertise au service des élus qui, très souvent, manquent de moyens mais aussi et surtout ont du mal à intégrer études préliminaires et méthodologie dans l’élaboration et le suivi de leurs initiatives. Cela s’est traduit, on le sait, dans certains cas, par des échecs cuisants comme en témoignent, à Casablanca, la construction du complexe Stade Philippe et celle de la gare routière d’Ouled Ziane qui n’a été raccordée à l’autoroute que tardivement et, forcément, de manière plutôt «artisanale».
Même les communes rurales sont concernées
Aujourd’hui, les conventions passées avec Rabat, Salé et Témara, pour un montant global de 3,25 milliards de DH démontrent la volonté de l’administration centrale, qui est de faire en sorte que de telles erreurs ne se renouvellent plus. Mais cela prouve aussi que les élus, de leur côté, ont compris l’intérêt qu’ils peuvent tirer de l’expertise du département de tutelle en la matière. Et le fait que les premières conventions du genre s’adressent aux villes n’est pas un hasard, car c’est aussi une manière de conforter des programmes comme celui de la lutte contre l’habitat insalubre ou encore la démarche plus globale intitulée «Initiative nationale de développement humain».
En quoi consistent les programmes en question ? Il s’agit de plans de développement urbains ou de mise à niveau pluriannuels et intégrés.
Il faut espérer que des initiatives du même genre vont voir le jour dans d’autres villes mais aussi dans les communes rurales plus vulnérables et souffrant de manque ou même d’absence de ressources. Le danger pourrait tout de même venir de la difficulté d’harmoniser ces différentes interventions qui, bien que participant de la volonté d’atténuer l’exclusion, pourraient, quelque part, se téléscoper ou aboutir à des redondances coûteuses
Les chantiers programmés pour les trois villes
Rabat
Le programme couvre la période 2005/2007. Le budget est de 1,5 milliard de DH. Il est alimenté à concurrence de 320 MDH par la ville. S’y s’ajoute un montant de 470 millions emprunté au FEC. La direction des collectivités contribue pour 470 MDH et les ministères y apportent une quote-part de 250 millions.
Les dépenses se répartissent ainsi :
voirie, carrefours, éclairage public et espaces verts : 916 MDH
amélioration de la signalisation et réhabilitation et sauvegarde des monuments (mise en valeur des kasbahs des Oudayas et de Chellah, de l’ancienne médina, illumination des remparts…) : 16,9 MDH
développement des infrastructures (aménagement et entretien des terrains…) et restructuration de certains quartiers et ouverture de nouveaux espaces à l’urbanisation (plateau Akreuch et Al Boustane) : 260
amélioration des équipements et des services sociaux et du service public communal (aménagement du centre d’hygiène et restructuration des marchés de gros, des abattoirs, des gares routières…) : 155 MDH
Salé
Le programme s’étend entre 2005 et 2009. Il porte sur une enveloppe de 1,5 milliard de DH financée par la ville à hauteur de 500 MDH, le FEC pour un montant identique et la direction des collectivités locales pour 250 millions. Les départements ministériels apportent 400 millions dans la mise en place de différentes infrastructures dont ils ont la charge. La répartition sectorielle s’établit ainsi :
voirie, aménagement carrefours, éclairage public : 446 MDH
foyers féminins, maisons de jeunes et crèches : 99 MDH
marchés de gros et de quartiers pour résorber et recaser les marchands ambulants : 269 MDH
équipements sportifs et culturels (terrains de quartiers et salles polyvalentes, bibliothèque…) : 85 MDH
réhabilitation de la médina (restauration des remparts, requalification des foundouks..) : 200 MDH
espaces verts (création de placettes et d’une pépinière
Assainissement solide, équipements communaux et acquisition d’engins… : 368 MDH
Témara
Le programme de cette ville porte sur 250 MDH sur la période 2005/2007. Les dépenses sont recensées et planifiées comme suit :
voirie, éclairage : 60,2 MDH
espaces verts et places publiques (dont aménagement d’un parc zoologique) : 18 MDH
équipements sportifs (salle couverte et piscine) : 16 MDH
création d’une pépinière d’entreprises, d’une zone d’activités artisanales ; des marchés de volaille et de poissons) : 33,3 MDH
Amélioration des services sociaux, équipement de quartiers : 122,5 MDH.