Pour la première fois de son histoire au Maroc, Metro secoué par des grèves

La grève s’est déroulée du 3 au 5 décembre dans les hypermarchés de Sidi Maà¢rouf et Aïn Sebaà¢.
Des négociations ont été ouvertes, un projet de convention collective est à l’étude.
Durant trois jours, du jeudi 3 au samedi 5 décembre, les Casablancais habitués à s’approvisionner chez Metro n’ont pas pu faire leurs courses dans les deux magasins de l’enseigne à Sidi Maârouf et Aïn Sebaâ qui ont dû fermer pour cause de grève. C’est le premier incident du genre pour Metro depuis son implantation au Maroc en 1991. La direction générale n’a pas souhaité s’exprimer sur les raisons de cet arrêt de travail. Elle se contente d’expliquer qu’il s’agit d’«une affaire personnelle concernant un employé de l’entreprise que nous ne souhaitons pas aborder». Du côté syndical, en revanche, on explique que le débrayage des 300 employés des deux magasins a eu lieu suite au licenciement d’un cadre pour motif d’appartenance syndicale.
Le cadre licencié réintégré dans l’attente des discussions
Le bureau syndical affilié à l’Union marocaine du travail (UMT) souligne par ailleurs que la grève est aussi justifiée par des revendications sociales, notamment l’augmentation des salaires et la titularisation des agents temporaires. Des négociations ont eu lieu samedi 5 décembre. Selon une source syndicale, «les discussions se sont déroulées dans la sérénité, ce qui a permis aux deux parties de trouver un terrain d’entente».
Concrètement, les pourparlers ont débouché sur un accord de reprise du travail -ce qui a été fait depuis dimanche 6 décembre- et la signature d’un protocole par lequel les deux parties s’engagent à poursuivre les discussions sur le cahier revendicatif et l’étude du dossier du cadre à l’origine du conflit. De plus, la décision de licenciement a été suspendue et la personne mise en congé en attendant qu’un accord sur son cas soit trouvé avec la direction. Par ailleurs, il a été décidé d’élaborer un projet de convention collective qui sera examiné par les partenaires sociaux.
Qu’aura coûté à l’enseigne cette grève ? Une interrogation restée sans réponse puisque ni la direction ni le syndicat n’ont voulu avancer une estimation des recettes perdues. Cependant, le syndicat a souligné que la grève, qui était programmée initialement pour la veille de Aïd Al Adha, a été repoussée à cause du «pic d’activité enregistré durant cette période».
Implantée au Maroc depuis 1991, la chaîne, qui compte huit hypermarchés à travers le pays, réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel d’environ 2,7 milliards de DH.