Mutuelle générale du personnel des administrations publiques : plus de cotisations pour améliorer les prestations

Les allocations décès, de scolarité et de départ à la retraite seront augmentées de manière substantielle.
Des délégations sont ouvertes dans des villes excentrées.
La cotisation sera désormais basée sur le salaire brut et pas le traitement de base.
Après un plan de sauvetage qui a duré plus d’un an, la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP) engage un programme de restructuration et de développement pour améliorer les prestations rendues à 1,2 million de bénéficiaires, dont 360000 adhérents, même si elle n’a pas encore épongé ses déficits.
Le conseil d’administration, réuni les 4 et 5 décembre courant à Agadir, a ainsi décidé de relever le montant des primes et des allocations de manière à les aligner sur celles des autres mutuelles. «Cela fait 30 ans que les services de la MGPAP n’ont pas connu d’amélioration au moment où le coût de la vie a considérablement augmenté», signale Abdelmoula Abdelmoumni, président de l’institution.
Dorénavant, l’allocation de départ à la retraite passe à 30 000 DH au lieu de 6 500 DH. Quant à l’allocation décès qui est de 10 000 DH, s’il s’agit de l’adhérent lui-même, elle sera augmentée de 50%. En cas de décès d’un enfant, le montant passera de 500 à 1500 DH.
Le taux de remboursement relatif à la couverture médicale complémentaire passera de 16 à 25%. Les allocations de scolarisation seront également améliorées, principalement pour l’enfant orphelin. La prime annuelle forfaitaire passera de 100 à 300 DH dans le préscolaire, 500 DH dans le primaire, 700 DH dans le secondaire, 1 000 DH dans le lycée et 1 500 DH dans l’enseignement supérieur.
Autre nouveauté : les services de la mutuelle (centres de soins et liquidation des dossiers) seront déconcentrés de manière à éviter de déplacements longs et coûteux pour les adhérents qui résident dans les villes éloignées de l’axe Rabat-Casablanca. Actuellement, la plupart des centres d’hospitalisation de la mutuelle sont, en effet, concentrés au niveau de la capitale administrative.
Désormais, la MGPAP met en place de nouvelles délégations dans des villes excentrées pour rapprocher les services de la mutuelle des adhérents. Le choix des lieux d’implantation a été motivé par les résultats d’un sondage effectué auprès des adhérents ainsi que par les informations recueillies auprès des centres d’hospitalisation. «Nous avons constaté que la demande sur ces services émane surtout des régions du Sud et de l’Oriental», souligne le président de cette institution. C’est sur la base de ces éléments qu’une délégation pilote avait été créée à Guelmim. L’expérience a été étendue à Assa Zag, Tiznit, Ifrane et le sera bientôt à Jerada.
Le déficit du secteur mutualiste risque d’atteindre 8 milliards de DH en 2015
Cette extension du réseau de la MGPAP n’a pas nécessité de gros investissements puisqu’elle s’est appuyée essentiellement sur les organismes publics adhérents.
«Grâce au soutien logistique des établissements publics locaux qui sont en même temps adhérents de la mutuelle qui ont mis à notre disposition des locaux et du personnel, nous avons pu ouvrir de nouvelles antennes en apportant le matériel informatique et en assurant la formation des agents chargés du traitement des dossiers», explique M. Abdelmoumni.
Si le président de la MGPAP insiste sur l’impact financier nul de l’extension du réseau, c’est parce que l’institution qu’il dirige traverse une crise aiguë depuis plusieurs années. Depuis l’éviction, il y a 15 mois, de l’ancien président Mohamed El Farrae accusé de mauvaise gestion (la justice examine toujours ce dossier), les nouveaux dirigeants s’emploient tant bien que mal à remettre à flot cet organisme. Le déficit du secteur mutualiste est estimé à 3 milliards de DH et il risque d’atteindre, si aucune réforme n’est entreprise, 8 milliards de DH en 2015.
On se demande ainsi comment le conseil d’administration a conçu des mesures visant à l’amélioration des prestations au profit des adhérents au moment où les caisses de l’institution sont vides. Cela ne risque-t-il pas d’alourdir davantage son déficit financier ? Les dirigeants de la MGPAP comptent bien évidemment introduire des réaménagements au niveau des cotisations. Le taux des prélèvements ne subira aucun changement, mais la ponction sera effectuée désormais sur le salaire brut et non pas sur le traitement de base.
«Toutes les autres mutuelles ont évolué alors que nous continuons d’appliquer un système qui date des années 60», souligne M. Abdelmoumni. Ce réaménagement se traduira ainsi par une augmentation de la cotisation qui est restée jusque-là dérisoire puisqu’elle va de 3 DH à un maximum de 50 DH pour le secteur mutualiste et de 3 à 15 DH pour la caisse complémentaire de décès.