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Meknès-Tafilalet : entre les olives et les dattes, la pomme de terre et l’oignon
A l’horizon 2020, le Plan vert régional prévoit de multiplier par 6 la production oléicole. Les dattes devront également monter en puissance avec une production de 53 000 tonnes contre 26 000 actuellement.
La valeur ajoutée annuelle fera plus que doubler passant de 5,1 milliards de DH à 11,7.

Le diagnostic
Le paysage agricole de la région reste largement dominé par les céréales qui occupent 51% de la superficie agricole utile (SAU) et génèrent 34% du chiffre d’affaires agricole global. Viennent en deuxième rang les plantations d’oliviers qui occupent 52 600 ha, soit 6% SAU, les dattiers (dans la région du Tafilalet) avec 15 000 ha, les pommiers pour 12 500 ha et le tournesol pour 10 000 ha. A côté de ces principales filières, la région est connu également pour d’autres cultures comme la pomme de terre (12 400 ha), l’oignon (7 000 ha), la vigne (2 250 ha) ainsi que les légumineuses alimentaires et de la culture fourragère.
Pour ce qui est de la production animale, la région de Meknès est plutôt dominée par la filière des viandes rouges et blanches qui contribuent à hauteur de 82% du chiffre d’affaires, la production laitière n’assurant, elle, qu’une part de 17%.
Ce que prévoit le plan régional
L’investissement global prévu dans le cadre du plan vert régional durant la période 2009-2020 est estimé à 11,2 milliards DH qui couvrira 103 projets dans la grande agriculture et 63 dans la mise à niveau de la petite. 81% de ce montant concernent le développement de la production végétale, 19% le développement des systèmes de production animale et moins de 1% va aux projets transverses. L’Etat prendra en charge 33% des investissements alors que les producteurs agrégés avanceront 26% des investissements et les agrégateurs les 41% restants.
Un investissement de 8,6 milliards permettra la réalisation de 142 projets visant l’extension, l’intensification et la valorisation de la production d’olives, de raisin de table, de pomme de terre. L’intensification de la culture d’oignons et du tournesol est également en projet de même que la valorisation de la production de pommes, grâce à des unités d’entreposage frigorifique et de stations anti-grêle. Il s’agit, par ailleurs, d’étendre et d’intensifier la culture des dattes sur des terrains collectifs et de créer des unités de production de vitro-plants. Enfin, 21 projets seront dédiés à la multiplication des semences de céréales et à la valorisation du blé dur et tendre.
La production animale, elle, est dotée d’une enveloppe de 2,6 milliards DH destinée à la réalisation de 28 projets d’intensification de la production de lait, de l’engraissement de taurillons et d’ovins, d’intensification de la production de viandes blanches grâce à des unités productivistes, d’un abattoir avicole et de la production de poulet Beldi. Le plan prévoit finalement l’installation de 5 000 ruches pilotes et l’organisation de petits apiculteurs possédant chacun 10 ruches.
Les actions transverses, enfin, profiteront d’un investissement global de 1,44 milliard de DH pour accompagner des projets dans le domaine de la maîtrise d’œuvre des aménagements et du service en eau, de la formation par apprentissage, la lutte contre l’ensablement ainsi que la recherche et développement.
Les impacts attendus
A l’horizon 2020, le Plan vert régional prévoit de multiplier par 6 la production oléicole et par 4 celle du tournesol. Pour ces deux cultures, les superficies cultivées passeront respectivement de 52 600 ha actuellement à 82 400 ha et de 10 000 à 20 000 ha. Les dattes devront également monter en puissance avec une superficie qui passera de 15 000 à 25 000 ha et une production de 53 000 tonnes contre 26 000 actuellement. Sans bénéficier des mêmes extensions en termes de superficies cultivées, d’autres spéculations verront également leur production s’améliorer de manière substantielle. Il s’agit de la vigne, du pommier et des céréales.
De manière globale et au terme du Plan vert régional, la valeur ajoutée agricole de la région devra se situer en 2020 à quelque 11,7 milliards de DH contre 5,1 milliards actuellement, soit une évolution de 126%. Selon les prévisions du plan, la valeur de la production végétale progressera de 237% et celle de la production animale de 200%.
L’amélioration des niveaux de productivité des cultures irriguées et la reconversion des systèmes d’irrigation actuels en irrigation localisée permettra une valorisation de l’eau d’irrigation PMH et privée de 16,32 DH/m3 en 2020 au lieu de 6,24 DH/m3 actuellement.
A l’horizon 2020, l’activité agricole régionale créera 198 974 emplois stables en milieu rural, soit 134% de plus qu’actuellement. 16,66 millions de journées de travail supplémentaires seront générés par les activités de production végétale et 45,4 millions seront issues des activités de production animale.
