Maroc – Agrumes : les exportations ont baissé de 21% lors de la campagne 2012-2013

Le Maroc a exporté 383 000 tonnes contre 485 000 en 2011-2012. La baisse est due, en plus du recul de la production, à  la contraction de la demande étrangère et à  la concurrence du marché local.

L es exportateurs d’agrumes ont vécu une campagne 2012-2013 très perturbée. Le volume expédié, selon les statistiques du ministère de l’agriculture et de la pêche maritime, s’est situé à 383 000 tonnes contre 485 000 tonnes pour la campagne antérieure, soit un recul de 21%. Selon l’Association des producteurs d’agrumes du Maroc (ASPAM), c’est le niveau le plus faible que le Maroc a enregistré durant les trente dernières années. Les responsables de l’Aspam avancent trois facteurs pour expliquer cette situation.

Le premier a trait à la faiblesse de la production. En raison des aléas climatiques, la production a en effet chuté de 24% par rapport à l’année dernière, à 1,49 million de tonnes. Selon Ahmed Derrab, secrétaire général de l’association, «les chaleurs et le chergui que nous avons eus durant les mois de mai et juillet 2012 ont affecté les vergers et entraîné des chutes de fruits au moment de la nouaison». Toutes les régions sont touchées mais le Souss Massa-Draa (-50%), le Gharb (de -20% à -25%) et le Tadla (-20%) ont accusé les plus grosses pertes.

Deuxième facteur : en raison de la crise, la demande s’est contractée aussi bien en Europe qu’en Amérique du Nord. La Russie est le principal débouché avec 50% du volume exporté, l’Amérique du Nord a absorbé entre 10 à 15% et l’Union européenne 30%.

Les consommateurs locaux se rabattent sur l’orange dont le prix est plus bas que les autres fruits

Les exportations ont aussi été impactées par la concurrence étrangère, notamment l’Espagne et l’Egypte, et celle du marché de bouche estimé autour de 1,1 million de tonnes. «On constate une forte pression de la demande locale parce que les Marocains consomment aujourd’hui davantage de fruits et légumes. Mais en raison de la cherté des autres fruits comme la pomme et la banane, ils se rabattent sur l’orange qui est le fruit le plus accessible», explique Ahmed Derrab. A l’en croire, «l’approvisionnement du marché local est certes assuré, mais au compte-gouttes, par les spéculateurs qui ont acheté l’orange sur pied en février et mars derniers en prévision de la forte demande du Ramadan.

Achetée entre 1,80 et 2,20 DH le kilo, l’orange est vendue au consommateur entre 7,50 et 9 DH le kilo !». Ce faisant, l’association juge nécessaire la réorganisation du circuit de distribution qui avantage les intermédiaires au détriment du consommateur et des producteurs. Quant à l’industrie de transformation, elle ne traite plus que 30 000 à 40 000 tonnes.