L’industrie locale reste incapable de répondre aux plans solaire et éolien

Aucune entreprise marocaine n’est retenue parmi les préqualifiés pour la première centrale solaire du plan solaire marocain.

Elles sont allemandes, espagnoles, italiennes, japonaises, égyptiennes, voire saoudiennes. Elles, ce sont les entreprises retenues dans le cadre de la première phase de sélection pour l’édification de la première centrale du plan solaire marocain qui sera opérationnelle en 2014 à Ouarzazate. Quatre consortiums industriels ont été pré-sélectionnés parmi les 19 candidats ayant soumissionné. Pour rappel, cette première phase porte sur la conception, le financement, la construction, l’exploitation et la maintenance de la première phase du programme d’Ouarzazate qui, rappelons-le, porte sur une capacité globale (toutes phases confondues) de 500 MW à l’horizon 2015. A y regarder de plus près, on constate qu’aucune société marocaine n’a été retenue.
Et pour cause, les industriels marocains opérant dans les énergies renouvelables et capables de répondre à des projets de cette envergure n’existent pratiquement pas. «L’industrie locale doit atteindre le niveau de compétence nécessaire pour prétendre à ce type de projets. Les professionnels marocains n’ont pas les ressources, la taille pour réaliser de tels projets», confirme Ahmed Squalli, président de l’Association marocaine des industries solaire et éolienne (AMISOLE). «L’annonce et le suivi de tels projets nationaux doivent se faire en intégrant le développement d’une industrie locale. Il existe déjà une industrie locale qui grâce au soutien des autorités concernées peut se reconvertir», précise-t-il.

Un parc industriel dédié aux énergies renouvelables à Oujda

En ce qui concerne le programme d’Ouarzazate, «la nature de la technologie choisie désavantage dès le départ les industriels marocains. Il est prévu de mettre en place un système de stockage et de générer de la vapeur via des miroirs et des absorbeurs. Dans ce cas, seule l’électronique peut être fabriquée localement. L’industrie marocaine n’est peut-être pas en première ligne, mais peut être potentiellement sous-traitante», explique M. Squalli.
Il ne faut pas oublier que le plan solaire et le plan éolien marocains nécessitent des investissements lourds que seuls de gros groupes peuvent supporter. Pour remédier à cette situation, les pouvoirs publics réfléchissent déjà à l’éventuelle mise en place de mesures incitatives comme l’allègement de la TVA. De même, pourquoi ne pas imaginer dans les cahiers des charges des projets des clauses favorisant l’industrie locale lorsque cela est possible ? En attendant, l’agence gouvernementale chargée du plan solaire marocain (MASEN) prévoit de mettre en place un parc industriel intégré et dédié aux énergies renouvelables à la technopole d’Oujda.