L’industrie du cuir aura son Plan Emergence

Zone industrielle propre au secteur, réforme tarifaire et augmentation du budget promotionnel sont les principales requêtes des opérateurs

Le plan devrait être signé au cours du mois de novembre.

La Fedic (Fédération des industries du cuir) négocie actuellement avec le gouvernement son Plan Emergence. A l’instar du textile, ce secteur veut se mettre à niveau en vue d’une dynamisation de l’offre aussi bien localement que sur les marchés étrangers. Les discussions sont bien avancées et la signature serait prévue pour le mois courant.
Outre les dispositions générales communes à tous les secteurs industriels, les professionnels du cuir réclament la mise en place d’une zone industrielle spécifique regroupant toutes les filières du cuir. Un terrain est réservé, à Benslimane, et les discussions sur les conditions de financement sont en cours. Les opérateurs souhaitent également l’augmentation du budget de promotion du secteur, de l’ordre d’1 MDH.

Réunion le 1er novembre pour arrêter le contenu du Plan
Pour la réforme tarifaire relative aux intrants, ils estiment qu’on pourrait procéder à un démantèlement plus rapide que pour le textile. Ils souhaitent aussi une différence de taxation entre Union européenne et pays asiatiques. Par exemple, il est possible d’imposer les produits en provenance de l’UE et des USA à 20 % et ceux venus d’Asie à 40% voire 50 %.

Une réunion destinée à arrêter définitivement le contenu du plan devait avoir lieu mercredi 1er novembre.
Ce Plan Emergence devra donc repositionner l’offre marocaine sur les marchés étrangers. Et, selon certains industriels, c’est la chaussure- 70 % des exportations du
secteur – qui sera au cœur de la promotion. Ce soutien lui permettra de poursuivre sur sa lancée. En effet, si cette branche a connu un démarrage difficile au premier trimestre 2005, elle s’est largement rattrapée par la suite. Sur les huit premiers mois de l’année, le volume des exportations a progressé de 9,9 % par rapport à la même période de 2004, et le chiffre d’affaires de 16,5 %, à 1,2 milliard de DH. Selon la Fedic, cette performance est essentiellement due à une augmentation des exportations vers l’Espagne.

«Au cours des sept premiers mois de l’année, les importations de chaussures en provenance de Chine ont augmenté de 750 %. Ce qui a fortement perturbé le secteur et entraîné de nombreuses fermetures d’usines, notamment en Espagne», explique Mohamed Alaoui, président de la fédération. Et d’ajouter : «Aujourd’hui, plusieurs fabricants espagnols s’approvisionnent au Maroc, ce qui explique la hausse des exportations de chaussure marocaine». De plus, l’offre marocaine qui se positionne sur les créneaux moyen et haut de gamme ne craint pas la concurrence du produit chinois, essentiellement synthétique. C’est pourquoi les industriels de la chaussure envisagent une politique commerciale agressive ciblant les marchés nouveaux, notamment les USA. D’ailleurs, une mission est prévue à partir du 12 novembre pour mieux connaître le marché et y nouer des partenariats.

La chaussure – 70 % des exportations du secteur – sera au cœur de la promotion prévue par le Plan Emergence à l’étranger.