Affaires
Les entreprises minières pénalisées par la chute des cours mondiaux
Les baisses vont jusqu’à 74 %
La Compagnie minière de Touissit protégée par les ventes à terme.
Managem s’attend à des répercussions sur son chiffre d’affaires.

Décidément 2008 aura été l’année des surprises. Les entreprises du secteur minier sont bien placées pour le savoir. Alors qu’en début d’année, en janvier précisément, les cours mondiaux de beaucoup de minerais étaient à des niveaux jamais atteints auparavant, on se retrouve, à la fin de l’année avec un autre scénario : les prix des principaux métaux ont enregistré une chute vertigineuse, surtout depuis le 1er juillet dernier. Ainsi, la tonne de plomb qui s’échangeait à plus de 3 452 dollars en janvier 2008 ne valait plus que 1 955 dollars en juillet. Au 29 décembre, son prix ne dépassait guère les 899 dollars la tonne. Même tendance pour le zinc dont le prix culminait à plus de 2 825 la tonne au début de 2008 avant de retomber à 1 105 dollars en ce mois de décembre. Le cuivre, le cobalt et l’argent ont également accusé des baisses importantes de 57%, 59% et 26,5%, respectivement. Conséquence directe sur les entreprises d’extraction : non seulement leur stock actuel s’en trouve dévalorisé mais la valeur des réserves également.
Quelle a été la réaction des entreprises minières nationales face à cette situation ? La direction de Managem qui s’est montrée peu prolixe, se borne à dire que la société «arrive à sécuriser l’écoulement de ses produits grâce à sa politique commerciale basée essentiellement sur le stock minimal». Par contre, relativise le management de la filiale de l’Ona, «notre chiffre d’affaires se trouve évidemment touché par la chute des cours».
L’amplitude des baisses est inhabituelle
Driss Traki, patron de la Compagnie minière de Touissit (CMT), explique, pour sa part, que le marché minier obéit généralement à des cycles variables. «Les cycles hauts se terminent généralement par un déséquilibre entre l’offre et la demande. Pour cette année, la fin du cycle haut a coïncidé avec la crise économique mondiale, ce qui a multiplié les effets de la baisse», se désole-t-il. Toutefois, l’entreprise semble avoir pris ses précautions «en vendant à terme une partie de la production aux prix du moment». «A la fin 2007, lorsque les prix étaient hauts, nous avons sécurisé par des ventes à terme 60 % de notre production de plomb et d’argent pour une période allant jusqu’à 2011», ajoute M. Traki.
