Affaires
Les assureurs renforcent leurs fonds propres
La SCR (Société centrale de réassurance) s’apprête à augmenter son capital de 700 MDH quand d’autres s’abstiennent de distribuer leurs bénéfices.
Contraintes de se conformer à des règles prudentielles plus rigoureuses, les compagnies d’assurances qui affichaient des marges de solvabilité assez serrées renforcent leur assise financière pour ne pas se trouver en porte-à-faux avec le livre III du nouveau code des assurances. La dernière en date est la SCR (Société centrale de réassurance), qui détient près de 70% du marché de la réassurance. Cette institution, qui génère un volume de primes émises dépassant les 2 milliards de DH, s’apprête à porter son capital de 300 MDH à 1 milliard de DH dont 450 MDH en injection d’argent frais.
Rappelons qu’en avril dernier, la direction de l’assurance et de la prévoyance sociale (DAPS) a revu la détermination de la marge de solvabilité. On est passé d’un système assez souple qui, outre le capital social et les réserves, retenait comme éléments constitutifs de cette marge les plus-values nettes latentes, résultant de la sous-estimation d’éléments d’actifs, à une méthode nettement plus orthodoxe. Cette dernière préconise que les plus-values en question ne sont prises en compte qu’à hauteur de 20% de leur valeur, quand elles résultent de placements affectés aux opérations d’assurance-vie, et pour 60% lorsqu’elles sont affectées aux opérations d’assurance non-vie. De plus, tous actifs confondus, seuls 30 % des plus-values latentes peuvent être retenus dans la marge de solvabilité, contre 70 % en capitaux propres alors qu’aucune limitation de ce genre n’était en vigueur auparavant tant que le capital minimum de 50 MDH était respecté.
En d’autres termes, les compagnies qui ont une marge insuffisante (elles étaient au nombre de quatre auparavant) n’ont d’autre choix que de tendre la sébile à leurs actionnaires et/ou extérioriser leurs plus-values latentes. Cela a été le cas de la CNIA, qui a dû réaliser plusieurs centaines de millions de DH en plus-values de cession effective, vu que le nouvel actionnaire vient à peine de casser sa tirelire pour racheter les 67% cédés par Arig. Mais une telle démarche a un coût fiscal non négligeable, qui réduit la richesse de la compagnie. En devenant effectives, ces plus-values sont, en effet, soumises à l’impôt. D’autres compagnies comme Atlanta, qui détient près de 6 % de parts de marché, préfèrent jouer la prudence. En 2004, cette dernière n’a pas distribué de dividendes à ses actionnaires. Une façon de renforcer ses fonds propres en réalisant sa richesse latente, avant de la replacer illico dans de nouveaux actifs financiers.
