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Affaires

Le coup de gueule de la fédération des PME-PMI

L’organisation réclame l’application stricte de la loi sur la concurrence pour lutter contre la contrebande.
Elle a décidé de prendre son indépendance vis-à-vis
de la CGEM pour assurer son autonomie financière.

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La Fédération des PME-PMI est montée au créneau à l’occasion de son assemblée générale ordinaire (AGO), tenue vendredi 9 septembre, pour interpeller les pouvoirs publics sur les difficultés que vit cette catégorie d’entreprises. Malgré leur poids (environ 90 %) dans le tissu économique national, les PME-PMI, estime le président de la fédération, Hamad Kessal, sont presque livrées à elles-mêmes face à l’ouverture de plus en plus grande de l’économie. «Il est quand même paradoxal que les grands secteurs, en particulier celui des services, bénéficient de la protection au moment où la petite et moyenne entreprise fait face, quasiment seule, à l’ouverture», soutient M. Kessal. Dans la foulée, le président de la fédération PME-PMI de la CGEM pose le problème récurrent de la contrebande et s’interroge sur le pourquoi de l’inapplication de la loi sur la concurrence.
Autre grand souci de la fédération PME-PMI : l’absence d’encouragement au travail, selon l’expression de Hamad Kessal. Celui-ci considère que cet encouragement passe par la refonte de la fiscalité, notamment dans sa composante IGR. «Il faudrait que cet impôt soit allégé de façon à ce que les entreprises puissent recruter, donc créer des emplois», propose-t-il.

Les banques acceptent de lâcher du lest sur la tarification des services
Ceci pour les considérations macroéconomiques. Pour le reste, l’AGO de la fédération de la PME-PMI a été l’occasion de présenter un certain nombre de conventions à conclure (lors des 3mes Assises de la PME-PMI en novembre prochain – voir encadré) avec des partenaires à même d’apporter un soutien à cette corporation.
La première, avec les banques, a pour objet de définir, d’une manière formelle, les bases d’une meilleure relation entre les deux parties. Y sont abordées notamment les questions de tarifications des services rendus par les banques et les problèmes liés à la garantie exigée des PME-PMI. «La garantie ne doit plus porter sur le domicile principal du promoteur mais seulement sur les biens de l’entreprise», indique le président de la fédération.

Autre point abordé dans cette convention : les banques ne doivent plus se contenter de leur rôle de prêteur, elles sont appelées également à conseiller et à orienter les entreprises.
La deuxième convention sera conclue avec l’Agence nationale de la petite et moyenne entreprise (ANPME). Elle a pour objet notamment d’aider les PME qui le souhaitent à rejoindre le secteur organisé. Cette aide, l’ANPME l’apportera en prenant en charge 80 % des frais de comptabilité à mettre en place par ces entreprises.
La troisième convention, enfin, a pour partenaire la SFI (Société financière internationale, filiale de la Banque mondiale), appelée à soutenir la fédération afin que celle-ci apporte des services de qualité à ses membres. Il faut dire que le soutien de la SFI est déjà là puisqu’elle a octroyé à la fédération un chèque de 350 000 DH pour l’organisation des assises de novembre prochain.
Rappelons que l’AGO a été suivie d’une assemblé générale extraordinaire qui a voté l’externalisation de la fédération de la PME-PMI, une action recommandée par l’audit stratégique réalisé par la CGEM ; du moins pour les fédérations qui ont acquis une certaine maturité. La démarche est expliquée par le fait qu’elle permettra d’avoir une autonomie financière et donc de pouvoir faire de l’accompagnement, en particulier dans les régions.

Rompre l’isolement de l’entreprise marocaine
Initialement prévues à fin septembre et reportées à la demande du gouvernement pour ne pas interférer avec les Assises de l’emploi (22-23 septembre), les 3èmes Assises de la PME-PMI auront lieu les 10 et 11 novembre 2005. L’objectif assigné à cette rencontre, selon Hamad Kessal, est de replacer la PME-PMI marocaine dans son espace afro-méditerranéen. Quinze pays y prendront part : cinq du Maghreb, cinq de l’Afrique subsaharienne et cinq autres de la rive nord de la Méditerranée. «Nous voulons, en impliquant ces trois régions, rompre l’isolement de la PME marocaine et créer un vaste réseau afin d’affronter dans les meilleures conditions la concurrence asiatique et, par là même, améliorer le flux des exportations sur le marché européen», explique le président de la fédération PME-PMI