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Affaires

Le CIH fait le ménage dans ses hôtels

Il recapitalise l’hôtel Salam à hauteur de 60 MDH
L’hôtel Louka et Mounia seront mis en vente
et l’hôtel Michlifen rouvre ses portes en avril 2008.

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Le CIH n’en finit pas d’assainir son portefeuille de participations dont la valeur comptable a été ramenée de 415 MDH à 274 MDH entre la fin de l’exercice précédent et juin 2007. En effet, après avoir, au cours du premier semestre 2007, vendu son plus gros morceau, l’hôtel Mansour Addahbi, au Consortium maroco-koweitien de développement (CMKD), avec une forte plus-value, et renfloué à hauteur de 14,5 MDH Wafa Hotel, le propriétaire du Semiramis à Marrakech (hôtel 5 étoiles géré par le groupe Kenzi), il s’attaque cette fois-ci à trois autres actifs touristiques.
Le CIH met en vente les hôtels Louka à Oukaïmden (4 étoiles, 101 chambres) et Mounia à Casablanca (3 étoiles, 88 chambres) dont la rentabilité est en amélioration sensible. Avec un timing propice au regard d’un taux d’occupation en forte hausse à Casablanca et d’un tourisme de montagne revigoré, notamment dans la région d’Ifrane qui connaîtra, en avril 2008, la réouverture de l’hôtel Michlifen (5 étoiles de luxe), la banque espère réaliser une bonne affaire tout en réallouant les fonds propres jusqu’alors consommés par ces deux actifs hôteliers vers son core business.

Le Riad Salam sera rénové
D’autre part, la banque vient de recapitaliser en coup d’accordéon, à hauteur de 60 MDH, Le Lido, propriétaire de l’hôtel Salam de Casa, dont il s’était retrouvé actionnaire il y a plusieurs années par ordonnance judiciaire. Le capital a ainsi été porté à 60 MDH après une première réduction de 4 MDH à 0 DH avant d’être ramené à 1 MDH par absorption des pertes antérieures (4 MDH + 59 MDH). Outre l’assainissement du haut de bilan, l’opération servira à financer le plan de rénovation de cet ex-fleuron de la chaîne éponyme qui traverse de sérieuses difficultés depuis des années. Une action urgente car l’hôtel, surendetté et déficitaire, pâtit d’une vétusté de ses installations, qu’un emplacement idéal sur la corniche de Casablanca ne suffit plus à occulter.
Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une politique alternative de recouvrement des créances en souffrance mise en place par le CIH pour éviter la mise à genoux de ses débiteurs, voire la liquidation de leurs affaires. Ainsi, en optant pour la solution extrême de convertir partiellement ou totalement sa créance en capital, la banque agit comme un spécialiste du capital-retournement qui investit dans des sociétés en forte difficulté et les restructure avant de les revendre avec des plus-values juteuses. Une stratégie dont Bank Al Maghrib a facilité l’implémentation depuis peu en accordant la possibilité pour les banques de se soustraire, pour un maximum de quatre ans, aux nouvelles conditions de prise de participations par une banque et ce, dans le cadre d’«un programme d’assainissement ou de sauvetage» ou en «contrepartie du règlement des créances en souffrance que les entreprises débitrices n’ont pu rembourser».