L’Agence marocaine pour l’énergie solaire rencontre les bailleurs de fonds internationaux

Des réunions ont eu lieu avec la BEI, la Banque mondiale, l’AFD, KFW ainsi que
des industriels.
L’appel à manifestation d’intérêt pour le site de Ouarzazate sera publié courant mars.
L’annonce du projet solaire marocain avait fait l’effet d’une révolution dans le monde de l’énergie, il y a quelques mois. Aujourd’hui, les choses semblent se mettre en place. L’Agence marocaine de l’énergie solaire, officiellement dénommée Moroccan Agency for Solar Energy (MASEN) pour plus de visibilité sur la scène internationale, aura prochainement la pleine liberté d’agir, notamment la capacité de mobiliser les fonds nécessaires à ses ambitions, puisque ses statuts sont en cours d’adoption. Ceux-ci sont déjà rédigés, le reste n’est qu’une question de procédure administrative. Bien sûr, l’agence existait déjà depuis l’adoption le 20 janvier dernier de la loi n°57.09 qui consacre la création d’ «une société anonyme à directoire et à conseil de surveillance». Après la nomination de Mustapha Bakkoury à la tête du directoire le 30 décembre dernier, il ne manquait que la capacité juridique. Rappelons que l’agence «a pour objet de réaliser, dans le cadre d’une convention conclue avec l’Etat, un programme de développement de projets intégrés de production d’électricité à partir d’énergie solaire, d’une capacité totale minimale de 2 000 MW», selon l’article 1er de la loi 57.09. La MASEN concentre actuellement tous ses efforts sur le site de Ouarzazate qui doit être opérationnel d’ici 2015. L’appel à manifestation d’intérêt sera publié au cours de ce mois. La pré-qualification devrait suivre entre juin et septembre 2010 et l’appel d’offres lancé à la fin de l’année. Il revient donc à la MASEN de piloter le projet solaire dans sa globalité, des études techniques au suivi après la mise en fonction, en passant par le choix des opérateurs. Pour l’heure, les études techniques, destinées à identifier les contraintes du site, sont en cours de finalisation par des consultants indépendants.
Les banques marocaines se mettent également sur le créneau
Alors que le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) est chargé de promouvoir les énergies renouvelables et donc d’identifier des sites potentiels, la MASEN se doit de gérer la production à grande échelle. En outre, l’agence est tenue de développer une réelle recherche et développement en matière de technologie solaire. La MASEN n’est pas seulement dédiée au projet solaire marocain. Elle a pour mission de développer l’énergie solaire sur d’autres sites. L’agence débute avec un capital de départ de 500 MDH apportés par le Fonds
Hassan II, l’ONE et l’Etat. Le projet solaire sera financé par des fonds propres apportés par la MASEN et par des prêts concessionnels obtenus auprès des bailleurs de fonds internationaux habituels. L’annonce de ce projet a rapidement suscité de l’intérêt à l’international et les contacts se sont noués de façon spontanée. Des réunions se sont déjà tenues avec la Banque européenne d’investissement (BEI), la Société financière internationale (SFI-Groupe Banque mondiale) et l’Agence de développement allemande (KFW). Par ailleurs, mercredi 10 mars, la MASEN s’est rendue à Paris pour présenter le projet à l’Agence française de développement (AFD) et des industriels. Les banques commerciales marocaines ne sont pas en reste. Par exemple, Attijariwafa bank a prévu une réunion à ce sujet lundi 15 mars pour étudier les possibilités d’investissement dans ce secteur.
A noter que le projet s’appuie sur une mise en concurrence des grands acteurs mondiaux du solaire (Français, Chinois, Espagnols, Américains, etc.). Ainsi, les technologies, photovoltaïque ou thermodynamique, ne sont pas encore déterminées. Le choix de l’opérateur se fera en partie sur le critère de la technologie, puisque le cahier des charges fixe une obligation de résultat et non de moyens. Enfin, bien que l’export de l’énergie ainsi produite ne soit pas exclu, cette dernière est destinée en priorité à la satisfaction des besoins nationaux.