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Affaires

Huiles : les industriels renoncent pour le moment à  une nouvelle hausse des prix

La suspension est liée à l’évolution des cours mondiaux de l’huile brute

La récolte de l’Amérique du Sud en octobre déterminera s’il y aura ou non hausse des prix.

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Finalement, et contrairement à ce qui avait été annoncé par les professionnels en juin dernier, le prix de l’huile de table ne sera pas augmenté durant le mois en cours. En ces temps de rentrée scolaire et surtout de Ramadan, période de forte consommation d’huile, une hausse des prix aurait été «mal perçue par les consommateurs», explique-t-on au sein de la profession. Les professionnels qui n’ont toutefois pas abandonné l’idée, plaident l’argument économique et disent même ne pas vouloir «répercuter de façon brutale et automatique les augmentations intervenues sur le marché mondial depuis le début de l’année». Leur idée est donc d’observer un temps d’attente pour voir si l’évolution des cours mondiaux de l’huile brute s’inscrit dans la durée, avant de prendre une décision, «comme cela a été le cas pour la première hausse, intervenue de façon progressive entre avril et juin», explique un producteur oléicole de la place.

Ahmed Rahhou, PDG de Lesieur-Cristal et président de l’Association nationale des producteurs de produits gras, abonde dans le même sens. «Nous ne révisons pas nos prix et attendons les résultats de la récolte sud-américaine prévue pour octobre», confie-t-il. Pour ce qui est de l’offre du Ramadan, M.Rahhou précise qu’«il n’y a pas de souci à se faire», précisant que «les professionnels se sont organisés pour constituer des stocks». Des propos qui ne peuvent que rassurer le consommateur.

Reste que rien n’est définitif. Si la hausse des cours des huiles brutes – qui a été de 30% depuis la début de l’année – se poursuit, la révision des prix sera alors inévitable, dit-on dans le secteur oléicole, «car les entreprises ne pourront plus préserver leurs marges».

Le prix de l’huile brute a atteint 7 650 DH la tonne
Rappelons que, sur le marché international, le cours de l’huile brute est passé entre janvier et avril 2007 de 5 000 à 6 500 DH la tonne. Un renchérissement qui a engendré, jusque-là, un surcoût d’environ 400 MDH pour le secteur, qui importe 400 000 tonnes d’huile brute. Corrélativement, les industriels locaux avaient procédé, entre avril et juin, à deux augmentations de 10 % au total, faisant passer le prix du litre d’huile en moyenne de 8,80 à 9,20 DH. Logiquement, ils ne se priveront pas de faire des ajustements si les cours mondiaux de l’huile (7 650 DH/tonne actuellement) poursuivent leur montée.
Cette tension s’explique, selon les professionnels, par deux facteurs essentiels : d’une part, la demande croissante de la Chine et de l’Inde, deux grands importateurs d’huile, et, d’autre part, une forte demande provenant du secteur énergétique puisque l’huile est utilisée dans la fabrication du biocarburant. Cette forte demande a surtout été ressentie sur toutes les huiles brutes, particulièrement sur l’huile de soja.