Hausse dramatique des accidents : 17% de plus que la moyenne des cinq dernières années
Déjà 2 550 tués en huit mois, le sinistre record de 4 162 décès enregistré en 2008 pourrait être battu.
Vitesse et non-respect du code de la route en constituent les principales causes.
Rien n’y fait. Ni les contrôles ni les campagnes de sensibilisation n’auront permis de ramener les usagers de la route à la raison. Sur les 8 premiers mois de l’année, 45 100 accidents de la circulation ont été constatés, en progression de 16,6% par rapport à la moyenne enregistrée de janvier à août au cours des 5 dernières années (2004-2008), période durant laquelle l’Etat avait appliqué une politique volontariste de lutte contre les drames de la route en lançant son «Plan stratégique intégré d’urgence» (PSIU).
A fin août 2009, le nombre de décès causé par la route s’élevait à 2 550, en hausse de près de 5% toujours par rapport à la moyenne des cinq dernières années et les blessés ont augmenté de 17%, à 67 060.
Ces chiffres confirment la recrudescence des accidents déjà relevée en 2008. D’après les statistiques du Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC), le Maroc a battu son propre record durant cette année-là en dépassant pour la première fois de son histoire le cap des 4 000 morts. Ils étaient exactement 4 162 à avoir perdu la vie, et tout porte à croire qu’on s’achemine vers un nouveau record en 2009. En effet, quand on observe les circonstances dans lesquelles sont survenus les graves évènements de ces dernières semaines, il y a de quoi s’inquiéter.
Premier exemple, l’accident d’autocar qui a eu lieu dans la région de Safi (9 morts, tous calcinés) est survenu dans des conditions «idéales» pour la conduite, rapporte Bennaceur Boulaajoul, chef de la division et documentation au CNPAC. L’autocar était tout neuf et ne souffrait d’aucune défaillance mécanique.
L’accident a eu lieu en ligne droite sur une route nationale bien dégagée et dotée d’une bonne signalisation. Le conducteur a doublé alors que la ligne était continue…
5 000 cas d’excès de vitesse constatés par jour sur la rocade de Rabat
L’autre accident, qui a eu lieu à Aït Melloul, a été provoqué par un camion qui, on ne sait dans quelles circonstances, a tout simplement fauché un lampadaire en béton, laissant sur la chaussée des morts et des blessés. Sur la route Fès-Oujda, c’est une voiture particulière qui est allée s’écraser contre un arbre, provoquant la mort de 5 personnes d’une même famille.
On peut citer des exemples à foison ayant tous un point commun : l’élément humain. L’inattention, l’excès de vitesse, le non-respect du code de la route restent les principales causes des accidents de circulation au Maroc. Selon le CNPAC, des tests pilotes réalisés sur la rocade de Rabat ont donné des résultats ahurissants.
Placé à un endroit où la vitesse est limitée à 60 km/h, le radar a enregistré, avec une tolérance de 20 km (vitesse supérieure à 80 km/h) pour les voitures légères et de 10 km (vitesse supérieure à 70 km/h) pour les poids lourds, une moyenne de 5 000 infractions par jour… No comment.