Fruits et légumes : enfin une accalmie des prix

La réduction de la consommation de certains produits durant cette période de l’année et l’abondance de l’offre sont parmi les facteurs explicatifs. Le consommateur ne tire pas forcément profit de cette tendance baissière.
Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu cela, les prix des fruits et légumes ont atteint au cours des dernières semaines des prix «inhabituellement» bas, eu égard à la flambée qu’ils ont connue de manière très fréquente au cours des deux dernières années. Et c’est au marché de gros de Casablanca, véritable baromètre du pays en la matière, que l’on peut observer cette décrue. Ainsi, les prix affichés par la mercuriale du 18 décembre 2010 illustrent cette tendance baissière qui s’est amorcée, selon les commerçants depuis Aïd Al Adha. Alors que la pomme de terre était vendue autour de 3,30 DH à 3,40 DH, son prix tourne en moyenne autour de 2 DH. Même chose pour la tomate dont le prix est tombé de 3 à 4 DH à 1,50 à 2 DH. Le navet, par exemple, ou les carottes que l’on retrouvait, il y a quelques mois sur le marché de détail à 6 DH, coûte sur celui de gros, entre 60 centimes et 1,50 à DH. Même la clémentine n’est pas épargnée par la baisse puisque son prix de gros est entre 1,50 DH et 2 DH tout comme la banane dont le prix est entre 3 DH et 5 DH (entre 5 DH et 7 DH pour la banane importée).
Les grossistes obligés de sacrifier leurs marges
Comment s’explique la baisse ? Le phénomène résulte de la conjonction de plusieurs facteurs. Il y a d’abord une offre assez abondante alors que la demande ne suit pas. C’est le cas, par exemple, de la tomate qui provient en ce moment des serres. De plus, la part des légumes dans le menu des Marocains diminue, en général, après Aïd Al
Adha. S’y ajoute que durant la période hivernale, les habitudes alimentaires glissent sensiblement vers les féculents. Par conséquent, les acheteurs réduisent leurs carnets de commande de peur de se retrouver avec une marchandise hautement périssable sur les bras. Face à cette désaffection, les grossistes sont obligés de sacrifier une part de leurs marges, s’ils ne vendent pas à perte. Selon Bouchaïb Benhasbane, amine des commerçants du marché, ils ont acheté plus cher qu’il y a une semaine, qu’il y a un mois et parfois, bien avant même la récolte. Autrement dit, une bonne partie de leur trésorerie est engagée dans des opérations dont ils ne sont pas sûrs de sortir indemnes.
Autre question, cette baisse profite-t-elle au consommateur ? Si elle est ressentie sur les étals, elle reste très variable selon les endroits. Ainsi, dans les souks des quartiers populaires, on peut trouver de la pomme de terre entre 2,80 et 4 DH le kilo, de la tomate entre 2 et 3 DH le kilo, des haricots verts à 7,50 DH et de la clémentine à 3 DH. On peut aussi trouver de la clémentine à 6 DH et des haricots verts à 10 DH dans d’autres endroits. Comme quoi les intermédiaires continuent de se faire du beurre.