BMCE, une performance lestée par la filiale londonienne

Les pertes de BMCE Bank International n’ont pas permis au groupe de profiter pleinement de l’embellie de ses activités au Maroc et de la montée en puissance de ses filiales africaines.
Un net rebond brisé par les déboires de la filiale londonienne. Tel se résume l’exercice 2010 chez le vaisseau amiral du groupe Benjelloun.
En effet, les pertes abyssales de BBI (BMCE Bank International) ont encore une fois terni la performance consolidée de BMCE Bank qui n’a point tiré profit, comme il se doit, de l’embellie commerciale des différents métiers et activités au Maroc, ainsi que de la montée en puissance de la contribution de Bank Of Africa (bras armé en terres africaines). Malgré une croissance de 113%, à 819 MDH, favorisée par une nette détente du coût du risque, le résultat net part du groupe reste sous la barre symbolique du milliard de DH qu’il avait franchi une seule fois en 2007, ce qui correspond à une rentabilité des fonds propres d’à peine 8,8%. Certes, le doublement en 2010 des fonds propres consolidés, grâce à deux injections d’argent frais (recapitalisations réservées au français CIC et au personnel) et à une opération de cession d’un bloc d’autocontrôle à la CDG inhibe à court terme la performance du ROE, mais avec une force de frappe d’à peine un dixième supérieure, la banque «d’en face» (BCP) fait le double au niveau de l’omega du CPC.
C’est dire que l’ex-challenger plébiscité par la Bourse et dont la capitalisation boursière avait dépassé un temps les 50 milliards de DH, est très loin de sa superbe d’antan. Comment faire autrement quand l’aventure d’une banque d’investissement en plein cœur de la City aura coûté en quelques années près de 700 MDH en provisions, que la productivité au Maroc est parmi les plus faibles du secteur (coefficient d’exploitation à 62%) et que le risk-management présente de sérieuses faiblesses, comme en témoigne le dossier Legler qui aura coûté, selon des sources officielles, plus de 800 MDH.