Année de l’envolée des risques pour BMCE Bank

Après avoir franchi la barre du milliard de DH en 2008, le bénéfice de la filiale du groupe Benjelloun replonge à  cause des provisions, ce qui plombe significativement la profitabilité.

Année des plus mitigées pour BMCE Bank. Entre une performance opérationnelle au ralenti et un coût du risque multiplié par douze, les évènements positifs post-clôture ont du mal à masquer la forte dégradation de la rentabilité en 2009.
En effet, avec un PNB consolidé qui ne progresse que de 6,6%, à 6,41 milliards de DH, malgré l’effet périmètre (consolidation de nouvelles filiales) et l’effort de croissance toujours élevé (ouverture de 50 nouvelles agences), la filiale du groupe Benjelloun affiche une certaine fébrilité à préserver les marges de l’activité bancaire, comme en témoignent les faibles évolutions au niveau agrégé de la marge d’intérêt (+4,2%) et de la marge sur commissions (+3,8%). Quant à la productivité, elle représente toujours le talon d’Achille de la deuxième banque privée au Maroc avec un coefficient d’exploitation qui pointe à 58,5%.  
Mais c’est le coût du risque qui donne l’estocade avec un effort conséquent de provisionnement, notamment chez la maison mère, qui a dû passer plus de 600 MDH en provisions diverses, et ce, pour couvrir aussi bien des risques de crédit tel le dossier Senoussi-Legler que des risques de dépréciation de participations, notamment pour Hanouty et Medicapital Bank. Cette filiale londonienne, qui a nécessité 1,3 milliard de DH en investissement en capital, continue par ailleurs à plomber les résultats consolidés. In fine, le résultat net part du groupe dévisse de 54%, à 384,5 MDH, ce qui plombe la rentabilité des fonds propres (ROE) en la ramenant à 6,6%.
Au demeurant, avec la libération de fonds propres par la cession d’actions d’auto-contrôle et l’augmentation de capital réservée à l’actionnaire français, Groupe Crédit Mutuel, BMCE Bank devra retrouver plus de marge de manœuvre en 2010, pour peu qu’un nouveau gros dossier ne vienne remettre en cause la sortie de l’ornière.