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Doing Business 2018 : le Maroc 69e, l’Algérie 166e !

Malgré une année quasiment blanche en termes de réformes, le Maroc a globalement gardé sa position. Les banques ont encore un gros effort à faire et la réforme du livre V sur les difficultés d’entreprises doit absolument être actée.

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Doing Business

Le Doing Busniness 2018 apporte son lot de surprises. La première, relativement bonne, est que le Maroc a gardé globalement ses positions en reculant d’à peine un rang (69e contre 68e l’année dernière). Si certains y voient un recul, même léger, la réalité est que c’est bien meilleur que ce qu’on aurait pu craindre. Car entre l’édition de 2017 et celle de cette année, il se trouve que le Maroc est passé par une année pratiquement blanche. Beaucoup de chantiers et de réformes liés à l’amélioration du climat des affaires ont été quasiment gelés à cause de la vacance gouvernementale qui a duré six mois auxquels il faut ajouter au moins trois mois qui ont précédé les élections d’octobre 2016.

La réforme la plus importante concerne justement le critère, parmi les dix au total, où le Maroc est le moins bien classé (134e), à savoir le règlement de l’insolvabilité. Cette réforme consistait à réviser la partie du code de commerce, précisément le livre V, consacrée au traitement des difficultés d’entreprises. Le texte est en ballotage depuis plusieurs années dans les circuits d’approbation. Le comité national de l’environnement des affaires avait inscrit depuis plusieurs années cette réforme sur son agenda sans jamais pouvoir la concrétiser. Mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. Aujourd’hui, nous dit-on, le projet de texte est finalisé et remis au Secrétariat général du gouvernement (SGG) qui devra le remettre au Parlement. «Si ce texte était passé, nous serions aujourd’hui déjà dans le Top 50», se désole un haut responsable à la Primature. Mais ce n’est que partie remise.

L’autre critère où le Maroc a encore un grand effort à faire concerne l’obtention des prêts. Le Maroc est encore classé au 105e rang, en total contraste avec l’image de solidité et de fiabilité que renvoie le secteur bancaire national. Pour cela, ce sera certainement à ce secteur bancaire de revoir sa copie en profondeur en améliorant ses process et en revisitant le chapitre «garanties et cautions» qui constituent incontestablement le plus grand frein pour l’accès des entreprises, surtout les PME, aux moyens de financement. Entre 2017 et 2018, on notera enfin la mauvaise performance en matière de raccordement des entreprises aux réseaux d’électricité. Le Maroc a perdu 15 places en l’espace d’un an, en passant du 57e au 72e rang.

Malgré tout cela, le Maroc a pu sauver les meubles en maintenant sa position en dépit d’une année blanche. Il est resté sur le podium des pays arabes et du continent africain. Cela au moment où l’Algérie, elle, soit dit en passant, continue sa dégringolade pour pointer au 166e rang sur 190 pays. A propos, qu’a dit le ministre des affaires étrangères algérien récemment ? «Le doing business c’est l’Algérie» ? No comment…