Affaires
Ces banques qui abandonnent la course aux dépôts à terme
L’encours des DAT de CIH Bank, Crédit du Maroc, BMCI et Société Générale baisse de plus de 10% en 2014.
La raison en est la possibilité de refinancement à moindre coût suite à l’abaissement du taux directeur.

Engagées il y a encore peu dans une course à l’augmentation de l’encours des dépôts à terme (DAT), les banques semblent avoir relâché la pression en 2014. Cela est du moins observable pour celles de taille petite et moyenne, à savoir CIH Bank ainsi que les banques à capitaux français, Crédit du Maroc, BMCI et Société Générale, qui ont concédé des baisses sur ces dépôts de 10% et plus l’année passée. La première affiche une régression de son encours DAT de 25,5%, à 3,8 milliards de DH. BMCI baisse de 38,7%, à 4,6 milliards de DH. Tandis que CDM et SG chutent de 10%, à 5,8 et 9,6 milliards de DH respectivement.
A l’origine de toutes ces régressions, une décision volontaire plutôt qu’une tendance subie, comme a pu l’expliquer le management de ces établissements durant la dernière série de communications financières.
La récente baisse du taux directeur a en effet offert aux banques une alternative de refinancement moins coûteuse que les DAT. L’abaissement a ramené le loyer de l’argent servi par Bank Al-Maghrib à 2,5% contre un taux moyen des DAT au-dessus de la barre de 3,5% quasiment sur toute l’année 2014. Cela a donné de la marge aux banques pour réduire les taux de rémunération proposés, ce qui mécaniquement détourne la clientèle de ces comptes. «Ce qui se passe à vrai dire en coulisses, c’est que les banques réorientent les détenteurs de DAT vers les comptes sur carnet», explique un professionnel. Effectivement, à voir les chiffres, l’encours des comptes sur carnet progresse de manière notable chez les établissements qui ont vu leurs DAT baisser. CDM enregistre une progression de ses comptes d’épargne de 4,9% contre une stagnation de son total de dépôts. CIH Bank et BMCI réussissent des croissances de 8,8% et 6,7% alors que dans le même temps leurs ressources totales baissent de 2% et 1,4%.
Attijariwafa, BCP et BMCE Bank ne suivent pas
Il faut, du reste, noter que la compression des DAT chez les petites banques améliore la qualité de leurs ressources. CIH Bank notamment voit la part de ses ressources rémunérées reculer de 41,7% à 37,5%, tandis que BMCI passe de 34,4 à 29,3%.
La question se pose de savoir pourquoi les trois plus grandes banques ne s’inscrivent dans la même tendance en matière de gestion de leurs DAT. Le groupe BCP affiche en effet une progression d’encours de 9,5% quand Attijariwafa bank et BMCE Bank progressent de 8,2% et 6,8%. Ces établissements ne suivent pas simplement du fait que leur portefeuille de clientèle intègre de grands comptes, pour lesquels il faut maintenir les mêmes taux de rémunération de DAT pour préserver le lien commercial, éclaire un professionnel.
