Casablanca : ce que sera le nouveau parc Sindibad

Un parc d’attractions de 32 ha conçu avec l’aide de la Compagnie des Alpes qui a réalisé le parc Astérix et les parcs Walibi en France.
Une zone résidentielle sur 24 hectares, un hôtel, un musée et un zoo avec des animaux en liberté.
Coût prévisionnel de l’opération : 2,5 milliards de DH.

Les Casablancais retrouveront bientôt leur parc d’attractions fétiche, Sindibad. L’adjudicataire de l’appel à manifestation d’intérêt international, lancé, en mai 2008, pour la réalisation du programme d’aménagement de ce parc, sera désigné sous peu. De sources concordantes, le consortium constitué par Alliances Développement Immobilier, Actif Invest, Palmeraie développement et Somed, semble pour l’instant le mieux placé. Selon des sources proches du dossier, ce groupement a, en effet, présenté le projet le plus détaillé mais surtout le plus conforme au cahier des charges, pourtant bien lourd. Celui-ci imposait entre autres aux candidats à l’exploitation du parc de proposer «un système de péréquation pour assurer son développement et son exploitation pérenne». Et c’est bien ce qui ressort à travers le projet intégré que propose le consortium.
Le nouveau Sindibad (voir plan), tel qu’il a été repensé par ce consortium, comprendra donc un parc d’attractions d’une capacité de 30 000 visiteurs, un parc animalier, un parc écologique et une forêt récréative. Il est également prévu une partie résidentielle (des logements) et un espace pour les activités tertiaires (commerce et services). Le tout couvrira une superficie de 70 ha.
L’aménagement nécessitera un investissement total de 2,5 milliards de DH. Les travaux, qui devraient débuter dès la signature de l’accord définitif avec les autorités, prendront 3 ans pour la construction du parc de loisirs et 4 ans pour l’espace immobilier qui s’étalera sur une superficie de 24 ha dont 200 000 m2 de surface hors œuvre nette.
Cette zone comprendra, notamment, des immeubles de hauteur moyenne intégrant des appartements haut standing d’une superficie comprise entre 80 et 150 m2 et deux immeubles de hauteur plus importante édifiés aux extrémités supérieure et inférieure de la zone. Mis à part ces constructions, la partie résidentielle inclura un parc archéologique d’une superficie de 4 hectares. Celui-ci devra accueillir un musée et permettra la protection du site archéologique à l’endroit des anciennes carrières où, d’ailleurs, des fouilles se poursuivent.
S’agissant de la zone tertiaire, elle couvre une superficie de 4 hectares attenante à l’entrée du parc de loisirs. Elle devrait accueillir des locaux commerciaux en plus d’un hôtel.

Des tarifs abordables
Cela nous emmène au cœur du projet, le parc de loisirs en lui-même. D’une superficie de 32 ha, il promet de recevoir une pluie de superlatifs selon ses concepteurs. Pour garantir un résultat valant le détour, ces derniers se sont adjoints les services de la Compagnie des Alpes, un opérateur reconnu dans l’univers du parc de loisirs avec comme références de par le monde les parcs Astérix (à 30 km de Paris) et les parcs Walibi un peu partout en France. L’implication de l’opérateur français dans le projet sera totale comme le laisse présager le nom du futur parc de loisirs: «Sindibad by Walibi».
Cet espace sera scindé en quatre environnements différents, avec en premier lieu le parc d’attractions. Les concepteurs du projet s’y voient déjà. Il faut dire que pour décliner leur offre, ils ont présenté dans leur dossier une visite guidée du futur parc d’attractions, illustrations et commentaires à l’appui. «Du plan à l’aménagement, en passant par l’emplacement précis des attractions…, tout a été déterminé sur le terrain» , assure-t-on.
Alors à quoi ressemblera au juste «Sindibad by Walibi» ? Il faut d’abord imaginer une grande et large entrée ornée de tous les drapeaux du monde (voir photo). Celle-ci donne directement sur une allée, pouvant accueillir 30 000 visiteurs, qui sera le théâtre quotidien d’une grande parade. En traversant une esplanade on aboutit aux attractions. Celles-ci, au nombre de 30 dès l’ouverture du parc, seront réparties sur 5 mondes aux noms évocateurs : l’île enchantée, monstres et merveilles, les mondes perdus, le monde de l’illusion et le monde des océans. Des grands classiques, tel les miroirs déformants, aux inédits, à l’exemple du vertimotion, le public devrait y trouver son compte. Sachant qu’une attraction peut coûter à l’unité jusqu’à 2 millions d’euros (22 MDH), il n’est pas étonnant dès lors que sur les 450 MDH budgétés pour la construction du parc, près de la moitié aille à l’achat des attractions.
Cela amène à s’interroger sur l’accessibilité du futur parc. A ce sujet, le cahier des charges du projet a émis quelques principes de base, à savoir «des petits prix pour au moins une partie du parc et des attractions payables à l’unité». La proposition du consortium s’y conforme au pied de la lettre puisqu’on annonce que l’accès au parc sera au tarif symbolique de 10 DH. Les attractions restent, elles, accessibles individuellement à des prix qui n’ont pour l’heure pas encore été déterminés.
Cela dit, on promet que des efforts seront consentis pour accroître l’accessibilité du parc notamment en mettant au point des offres forfaitaires et en concluant des partenariats avec les écoles.

Une centaine d’espèces animales dans le zoo
Mis à part le parc d’attractions, l’espace de loisirs comprendra également un parc zoologique. Une centaine d’espèces venues du monde entier que l’on pourra observer dans leur environnement, et cerise sur le gâteau…  en liberté. Car il s’agit bien d’un zoo à ciel ouvert. Le public, embarqué sur des mini bateaux, pourra donc observer les tigres, gibons (famille de singe vivant dans les tropiques en Chine et en Thaïlande), pandas roux, capybara (un gros rongeur) et autres fennecs évoluer librement sur cinq îles reconstituant leurs environnements naturels. En extension du parc zoologique, un parc écologique sera aménagé. Offrant un parcours botanique thématisé baptisé «parcours des épices et bois des senteurs», celui-ci devrait permettre aux visiteurs de découvrir des espèces végétales précieuses, selon ses concepteurs. A noter que l’Atelier Phillipe Madec, cabinet d’architecte renommé dans le domaine du développement durable a été mis à contribution pour créer cet espace. C’est ce même cabinet qui a par ailleurs conçu les plans de la zone résidentielle du projet, baptisée, à juste titre, les quartiers durables de Sindibad.
Dernier espace du parc de loisirs inclus dans le projet du consortium, la forêt récréative dont l’accès sera gratuit. Cette zone sera réhabilitée et réaménagée.