Affaires
Argus de l’immobilier : les prix à retenir divisent la FNPI et la direction des impôts
La DGI et la FNPI ont finalisé chacune une plateforme récapitulant les types de biens immobiliers qui seront couverts. Le fisc ne veut retenir que la borne supérieure des fourchettes de prix tandis que les promoteurs plaident pour un prix susceptible d’être revu à la baisse dans certaines circonstances.

Les choses se mettent progressivement en place pour l’argus des prix immobiliers. La Direction générale des impôts et la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) qui planchent sur le futur recueil de prix ont finalisé chacune une plateforme récapitulant les types de biens immobiliers qui seront couverts. Pour cela, un recensement a été opéré au niveau de Casablanca, la capitale économique, qui fait office de marché pilote pour l’argus avant qu’il ne soit étendu à d’autres villes du Royaume.
La typologie dressée par la FNPI distingue d’abord les terrains selon leur superficie (grande ou petite), le nombre de leurs façades, ou encore leur morphologie. Viennent ensuite les appartements qui sont classés selon leur emplacement par étage, leur orientation ou encore leur superficie supérieure ou inférieure à 100 m2. Enfin, les villas sont catégorisées notamment en biens économiques ou luxueux. Tous ces biens sont naturellement référencés par quartier.
A présent, la FNPI et la DGI confrontent la typologie de biens qu’elles ont l’une et l’autre dressée pour aboutir à une plateforme commune. Celle-ci devrait être représentative de 90% du marché casablancais, assure Youssef Ibn Mansour, président de la FNPI.
Le paquet doit être mis sur la communication
Par la suite, il s’agira d’établir les prix des biens. A vrai dire, cette phase a déjà été entamée par le fisc et les promoteurs. La FNPI a en effet déjà lancé des enquêtes pour collecter les données nécessaires tandis que le fisc constitue progressivement sa base de données en s’appuyant sur ses antennes à Casablanca. Mais de là à ce que les deux parties aboutissent à une base de prix commune, il reste du chemin à faire. La DGI préconise de fixer les fourchettes de prix au mètre carré à la borne supérieure. Pour sa part, la FNPI souhaite que l’argus prenne en ligne de compte les éléments susceptibles de réduire le prix des biens. «La présence de baraques, d’espaces verts ou d’équipements publics qui rognent la superficie d’un terrain, sont de nature à amoindrir sa valeur», illustre M. Ibn Mansour. De là, la FNPI envisage un prix fixe mais susceptible d’être revu à la baisse dans certaines circonstances. La fédération est par ailleurs sensible à la cadence de réactualisation du futur argus et surtout à la communication dont il bénéficiera. En effet, pour que cet outil puisse atteindre son objectif de mettre fin à l’arbitraire dans les révisions des transactions immobilières, il est nécessaire qu’il soit connu et apprivoisé par le grand public. Maintenant, la question est de savoir si le fisc tiendra sa promesse de livrer la première édition de l’argus en juin prochain.
