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Amara : L’intégration du Maroc dans le système énergétique régional offre un cadre adéquat pour l’échange énergétique
L’intégration du Maroc dans le système énergétique régional offre un cadre adéquat pour l’échange énergétique, a affirmé, mercredi à Paris, le ministre de l’Energie, des mines, de l’eau et de l’environnement Abdelkader Amara.

A cet égard, le Maroc joue un rôle central dans la coopération énergétique régionale, notamment à travers le développement des infrastructures de transit, a expliqué M. Amara qui intervenait dans le cadre d’un Side Event organisé par le pavillon allemand dans le cadre de la conférence des Nations unies sur le climat (COP21), soulignant que des capacités importantes d’interconnexions ont été développées avec l’Espagne (1400 MW) et l’Algérie (1200 MW) et des capacités additionnelles sont prévues avec le Portugal (1000 MW) et l’Espagne (700 MW).
Des études de faisabilité d’une interconnexion avec la Mauritanie sont également en cours, a-t-il fait savoir.
Le ministre a par ailleurs exposé le déploiement du plan solaire marocain, notant que » la première centrale NOOR Ouarzazate I de 160 MW, la plus grande de son genre au monde », sera mise en service avant la fin de cette année.
La deuxième tranche du complexe solaire d’Ouarzazate qui consiste à développer les centrales Noor II et Noor III d’une capacité totale de 350 MW est en cours de développement, a-t-il poursuivi, faisant savoir que le processus d’appel d’offres est lancé pour la réalisation de Noor IV d’environ 70 MW qui constituera la phase de la centrale qui utilisera la technologie photovoltaïque.
A terme, le site d’Ouarzazate atteindra une capacité de 580 MW, a affirmé M. Amara, faisant savoir en outre que les études d’injection au réseau national de transport sont déjà réalisées permettant ainsi d’entamer la phase de pré-qualification pour la réalisation du projet NOOR Boujdour et NOOR Laâyoune d’une capacité globale de 100 MW.
Concernant les technologies retenues, le Maroc a priorisé le développement de centrales solaires CSP, pour des besoins urgents de son système électrique national afin d’assurer une meilleure modulation de la puissance appelée grâce à la capacité de stockage, mais prévoit aussi un programme pour le développement du photovoltaïque, a ajouté M. Amara, rappelant que ce programme, lancé en novembre 2014, prévoit la mise en place de centrales solaires photovoltaïques de grandes et moyennes capacités visant la réalisation de 2400 MW entre 2016 et 2025 et une puissance additionnelle de 1040 MW à l’horizon 2030.
Il a en outre expliqué que le photovoltaïque s’impose aujourd’hui davantage par la diversité des applications qu’il offre sur le marché et par la constante évolution de sa compétitivité par rapport aux autres technologies solaires, précisant que la feuille de route pour le développement de cette technologie s’appuie sur plusieurs chantiers de réformes, notamment l’amendement de la loi sur les énergies renouvelables pour permettre l’ouverture de la basse tension, l’augmentation du seuil de la puissance installée pour les projets d’énergie de source hydraulique de 12 à 30 MW et la mise en place d’une autorité de régulation indépendante.
Le déploiement opérationnel de cette stratégie s’appuie sur la recherche et développement, la formation professionnelle et l’intégration industrielle, a-t-il précisé, citant à cet égard le lancement d’un programme de création d’Instituts de Formation aux Métiers des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Energétique (IFMEREE), dont le premier est déjà opérationnel à Oujda et la mise en place d’un Institut de Recherche en Energie Solaire et en Energies Nouvelles (IRESEN), chargé de consolider et de mettre en réseau les capacités de recherche et de développement sur des thèmes ciblés, outre la mise en place d’un cluster solaire en tant que plateforme réunissant des professionnels et des entreprises.
M. Amara a noté, d’autre part, que l’engagement ferme du Maroc en faveur du climat a été réitéré de nouveau par SM le Roi Mohamed VI à l »ouverture de la COP 21, rappelant que le Souverain a annoncé l’objectif de porter la part des énergies renouvelables de 42% de puissance installée en 2020, à 52% à l’horizon 2030.
Ce nouvel objectif sera réalisé à travers le développement d’une capacité additionnelle de 10.000 MW d’énergies renouvelables dont plus de 4560 MW solaire et 1330 MW hydraulique, avec un investissement global estimé à environ 32 milliards de dollars, a-t-il expliqué.
Ce side Event, qui a abordé le thème de l’énergie solaire au Moyen Orient et plus précisément le cas du Maroc, a été marqué par un exposé de l’Agence marocaine de l’énergie solaire (MASEN) sur le projets structurants lancés par le Royaume dans ce domaine.
