Affaires
Agroalimentaire : CFG Bank scrute les sociétés cotées
Les analystes conseillent de conserver les titres de Lesieur et de Cosumar et d’acheter ceux de Brasseries du Maroc. Les principales sociétés cotées du secteur devraient enregistrer une croissance relativement importante de leur rentabilité en 2017.

Dans son récent rapport sur les perspectives macroéconomiques et boursières en 2018, CFG Bank a analysé le secteur agroalimentaire et émis ses recommandations pour ses valeurs cotées. A l’exception de Lesieur, les principales sociétés cotées du secteur devraient connaître une croissance relativement importante de leur rentabilité en 2017 (estimation). Les analystes prévoient une amélioration de leurs marges à la faveur d’une meilleure absorption de leurs coûts fixes à travers la hausse attendue de leur chiffre d’affaires, couplée à une gestion plus rigoureuse des charges opérationnelles. Exception faite de Lesieur dont la rentabilité devrait se stabiliser, malgré une croissance à deux chiffres de son chiffre d’affaires.
En 2018, les performances financières de la filiale du groupe Avril devraient se maintenir au même niveau qu’en 2017 (estimation), grâce à l’effet favorable sur sa marge brute de la baisse du cours de l’huile brute de soja à l’international à partir du 2e semestre 2017, ainsi qu’à la montée en puissance des nouveaux produits lancés par l’entreprise au cours de ces dernières années et le renforcement de l’activité export dans plus de 40 pays africains. La marge d’EBITDA devrait se maintenir autour de 8,4% en 2018 (estimation). Dans ces conditions, le résultat net devrait s’établir à 225 MDH, soit une marge nette stabilisée à 4,9%. Le titre Lesieur est à conserver selon les analystes qui le valorisent à 179 DH au lieu de 179,90 DH au 2 mars.
Amélioration du taux d’utilisation de l’outil industriel de Cosumar
Pour sa part, Cosumar devrait afficher un chiffre d’affaires en hausse en 2017, profitant principalement d’un effet prix favorable à l’export. Malgré la baisse de la production de sucre à partir des plantes sucrières 500 000 t en 2017 (E) contre 600 000t en 2016, la marge brute devrait également progresser grâce notamment à l’amélioration de la marge de raffinage à l’export. Toutefois, les analystes prévoient un écrasement de cette marge, à partir de 2018 (E), vers des niveaux inférieurs à ceux observés en 2017 (E). L’impact positif sur les marges escomptées à travers la montée en puissance de la production de sucre à partir des plantes sucrières sera contrebalancé par la baisse des ventes locales et l’augmentation des ventes à l’export. A noter que l’export génère des marges largement inférieures à ce qui est réalisé au Maroc. Au final, le RNPG devrait se stabiliser autour de 1,1 milliard de DH à fin 2018.
Par ailleurs, le lancement de l’export en 2014 a contribué à améliorer le taux d’utilisation de l’outil industriel et à augmenter significativement les économies d’échelle. Rappelons que la consommation locale totalise en moyenne 1,2 Mt/an pour une capacité de production de 1,65 Mt. A fin 2017 (E), Cosumar tourne à pleine capacité. Malgré une meilleure absorption des charges fixes du groupe, la marge à l’export est nettement inférieure à celle des ventes locales. Ainsi, la montée en puissance de l’export freine l’amélioration des marges consolidées. A souligner qu’en l’absence de nouvelles capacités de raffinage, Cosumar ne sera plus en mesure de dégager de la croissance au niveau des volumes de ventes. Une progression du chiffre d’affaires viendrait uniquement d’un effet prix positif sur les volumes à l’export.
Compte tenu de ces éléments, CFG Bank recommande de conserver les titres de Cosumar dont le cours devrait atteindre 273 DH (contre un cours de référence de 298,5 DH).
Un potentiel de hausse de 8% pour l’action Brasseries du Maroc
En revanche, ils recommandent d’acheter les actions de Brasseries du Maroc qui affiche un potentiel de hausse de 8%, pour un cours cible de 3336 DH. Rappelons que l’entreprise a connu une année boursière 2017 favorable avec une progression de son cours de 19,6%.
Ce trend haussier serait porté selon les analystes par la poursuite de la reprise des volumes de vente de bières +5% attendu pour 2017 (E) et +4,0% en 2018 (E) grâce à l’absorption par le groupe des chocs exogènes ayant affecté ses ventes sur la période 2010-2015 (fermetures des rayons alcool de Marjane/Acima, 2 augmentations de la TIC), et au glissement graduel des mois sacrés de Ramadan et Chaabane hors de la période estivale. Avec des volumes en progression régulière, SBM devrait atteindre le seuil de 1 million d’hectolitres à l’horizon 2021/2022, permettant ainsi au groupe de renouer avec sa marge d’Ebitda d’avant 2010 de près de 30%.
Au-delà de ses perspectives de croissance attractives, SBM offre aussi l’un des meilleurs rendements en dividende (DY ou dividend yield) de la place, qui s’est établi à 4,3% en 2017 (E). Grâce à une trésorerie nette confortable et en croissance régulière, le groupe distribue et continuera à distribuer la quasi-intégralité de ses bénéfices. A cet égard, il convient de souligner qu’avec une trésorerie nette estimée à 823 MDH à fin 2017 (E), SBM est susceptible à court ou à moyen terme de distribuer un important dividende exceptionnel à l’instar de ce qui avait été fait en 2009 au titre de l’exercice 2008, ou d’investir par croissance interne ou externe dans le développement d’une nouvelle activité, bonifiant ainsi davantage son profil de croissance.
