Culture
OPM : les religions à l’unisson pour l’ouverture de la saison
Du 10 au 15 octobre, l’OPM ouvre sa 21e édition sur un concert à forte symbolique. «Les religions à l’unisson» sera le thème de ce spectacle inaugural qui connaîtra la participation d’artistes de renommée internationale.

Fidèle à sa vision idyllique du quatrième art et de sa vocation pacifiste, l’Orchestre Philharmonique du Maroc (OPM)ouvre sa 21e édition sur une série de concerts placés sous le signe du dialogue entre les cultures et les religions. Au programme, un échange en musique entre trois grandes femmes artistes issues des trois religions : Caroline Casadesus, soprano, qui interprétera des airs et mélodies du grand répertoire et les deux jeunes pianistes, Dina Bensaïd et Eloïse Bella Kohn, qui interpréteront conjointement le fameux Concerto en ré mineur pour deux pianos et un orchestre de Francis Poulenc. La direction de cette première série de concerts exceptionnels a été confiée à Jean-Claude Casadesus, chef d’orchestre de renommée internationale qui témoigne une vive amitié pour le Maroc. Les concerts «Religions à l’unisson» auront lieu à Rabat le 10 octobre, à Casablanca les 11 et 12 octobre et à Marrakech le 15 octobre. Soutenus par le Groupe BMCE Bank of Africa, ils auront vocation à se produire à l’étranger également, pour répandre ce message nécessaire de paix et de fraternité.
Un chef d’orchestre d’exception
A 81 ans aujourd’hui, chef d’orchestre de renommée internationale, il est toujours habité par le feu sacré de la musique. A 11 ans déjà, Jean-Claude Casadesus rêvait de tenir la baguette. Wagner fut pour lui la révélation qui l’amena à apprendre le violon, le piano, l’orgue, pour plus tard choisir de se produire en tant que percussionniste auprès des grands noms de la chanson française, tels Aznavour, Piaf, Brassens ou Trénet. Quand il devint chef d’orchestre, il officia d’abord à l’opéra de Paris, à l’opéra comique et l’orchestre national des pays de la Loire, avant de poser ses valises en 1975 à Lille où il créa le prestigieux orchestre symphonique qu’il dirigea jusqu’en 2016.
Honoré des plus grandes distinctions de la musique classique et ayant joué dans plus de trente pays, Jean-Claude Casadesus s’enorgueillit davantage d’avoir porté la musique dans des lieux les plus improbables, comme l’hôpital, l’entreprise ou le milieu carcéral où il se produisit dix-neuf fois…
C’est sur les traces de ce grand chef d’orchestre que marcha sa fille Caroline Casadesus, soprano invitée par l’OPM pour interpréter des airs de Lehar, Puccini et Boito.
Yadaïn pour Poulenc
De confessions juive et musulmane, les deux jeunes pianistes concertistes Dina Bensaïd et Eloïse Bella Kohn ont créé le Yadaïn Piano Duo, afin d’écrire à deux mains un message d’amour et de dialogue entre les religions. Jeunes prodiges et toutes deux issues du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, elles ont choisi d’interpréter le concerto à deux pianos de Francis Poulenc, qui passe pour un chef-d’œuvre du compositeur français.
Ledit concerto fut une commande d’une femme mécène musicale, la princesse Edmond de Polignac, qui voulait voir jouer Francis Poulenc en compagnie de son ami d’enfance Jacques Février au Festival de Venise de 1932. A l’époque, les concertos pour deux pianos étaient rares. Mais Francis Poulenc fut ravi de la commande et l’écrivit en deux mois et demi.
Dans ce concert, les experts reconnaissent l’histoire de la musique occidentale, de Saint-Saëns à Bach, avec des citations de Rachmaninov, Mozart, Ravel et Chopin, mais aussi la musique orientale de gamelan.
