Culture
Ibrahim Maalouf nous a bercés de douces «Illusions»
Têtes d’affiches et jolies découvertes ont ravi nos oreilles durant cette neuvième édition du festival Jazzablanca.

Pendant la première journée de Jazzablanca, Jazz and World music festival, ni la pluie ni le froid n’ont eu raison de l’enthousiasme des mélomanes de Casablanca et d’ailleurs. Car lorsque la 9e édition dudit festival s’annonce aussi prometteuse, il n’y a pas à hésiter. C’est d’abord sur la Britannique Joss Stone, 27 ans et déjà 5 albums à son compteur, que le rideau de la Grande scène s’est levé. Pour entamer sa tournée internationale, qui se prolongera jusqu’en août prochain, l’artiste a bien fait de choisir l’hippodrome de Casablanca. Devant une salle comble – et couverte ! – c’est avec sa douce énergie et des musiciens aux doigts affûtés que la chanteuse de soul nous a rapidement réchauffé le cœur et les jambes avec You had me, Right to be wrong ou encore Super Duper Love.
Dimanche, la Grande scène a fait place aux premières notes de jazz, avec l’américaine Stacey Kent. Révélée en 1997 avec son premier album Close your eyes, cette voix unique, plusieurs fois reconnue à l’échelle internationale, a offert à son public un joli concentré de ses 17 ans de discographie.
Le lendemain, place fut faite à l’unique et très attendu Ibrahim Maalouf.
Couronné il y a quelques semaines par les Victoires françaises de la musique dans la catégorie «Album de musiques du monde» avec Illusions, le compositeur et trompettiste franco-libanais nous a offert un vrai moment de musique, un «eargasm» diront les anglophiles, car oui, on n’était pas loin du septième ciel auditif. Emu par la standing ovation que les spectateurs lui ont donné en retour, celui qui manie la trompette comme personne, accompagné de ses 7 musiciens hors pair, tout aussi doués en solo, nous a aussi bien bercé d’Illusions que d’anciennes compositions, telle Beirut, ou en duo avec le talentueux saxophoniste marocain, Othman El Keloufi.
Des scènes publiques pour tous
Autre tête d’affiche, la rockeuse Patti Smith a comblé ses fans, des plus nostalgiques aux jeunes disciples, en survolant ses 40 ans de carrière d’un bon revers de micro. Pour la clôture, la Grande scène a accueilli Electro Deluxe Big Band, une formation de 18 musiciens, qui fait rythmer son répertoire de la soul au jazz, en passant par le hip-hop et le funk. A ceux qui n’avaient pu s’offrir des places pour la Grande Scène, Jazzablanca leur a offert cette année des performances accessibles à tous sur la Corniche et sur la place des Nations-Unies: Le Gros Tube, Ashes to Machines, Sophia Charaï, The Blues Ramblers, Othman El Khelloufi, Mahmoud Chouki et Ferdaous ont ainsi marqué les esgourdes des festivaliers les plus assidus tout comme les allemands Jan Prax Quartett au VIP Jazz Club. Au final, seule l’organisation vient noircir le tableau: attribuer une large partie des sièges VIP aux sponsors n’a pas été du goût de tous, et surtout pas de ceux qui avaient vraiment acheté leurs places.
