Recréer le lien social

L’année 2012 nous débarrassera-t-elle de notre ressentiment insensé envers notre jeunesse ?

L’année 2012 nous débarrassera-t-elle de notre ressentiment insensé envers notre jeunesse ? Arbitrairement, nous accusons cette classe d’âge de tous les péchés possibles et imaginables, lui imputons débordements et violences, lui faisons porter le chapeau de nos propres insuffisances. Il est vrai que nos jeunes ne sont pas blancs comme neige, du moins pas toujours. Il leur arrive de se «lâcher» sur les stades ou dans leur lycée. Cela est remédiable, pour peu que l’on y mette du sien. Mais l’on ne peut continuer indéfiniment à s’indigner de certains comportements de jeunes en sachant que les institutions classiques sont incapables d’y répondre. Nous ne savons plus comment la transmission des valeurs s’opère, quels sont les porteurs de ces valeurs ? Nous ne sommes plus en capacité de définir les valeurs fondatrices du lien social qui fait le Maroc. Toutes les passerelles devraient être réinventées pour reprendre le dialogue avec les jeunes. Inventer de l’adulte là où il n’existe plus, inventer de la famille, retrouver les rites de l’initiation dans le désert de nos villes. En finir avec nos complaisances, nos lâchetés démagogiques, notre peur de notre jeunesse. Car je crains que nous n’ayons construit plus de places de prison pour les jeunes de nos villes que de lieux d’apprentissage de la vie adulte. Il est donc impérieux de recréer le lien social afin que notre société ne se défasse pas.