L’écoute psychologique fait une incursion dans l’entreprise marocaine

Effet de mode ou réel besoin ? Pour faire face à la montée des risques psychosociaux, les entreprises recourent de plus en plus à ce qu’on appelle l’aide ou le soutien psychologique. Généralement, elles mettent à la disposition de leurs salariés des cellules d’écoute psychologique fonctionnant sur le principe d’un numéro vert, une assistance sur internet ou bien un service social. Les salariés en souffrance peuvent alors contacter ces services pour avoir un soutien psychologique. La mise en place d’un dispositif de soutien répond à la fois aux évolutions constatées au niveau de la société d’un côté (augmentation des problèmes matrimoniaux, éclatement de la cellule familiale, surendettement des ménages…) et au niveau de l’entreprise (compétition accrue dans tous les secteurs d’activité, prise en compte de la responsabilité sociale des entreprises envers ses salariés, progression des taux d’absentéisme, accroissement des phénomènes de stress et des nouvelles maladies professionnelles…). «L’agressivité vécue dans les rapports et la réduction progressive de l’expression de la partie humaine dans les organisations au profit d’une expression mécaniste alimentent l’émergence du stress et de la souffrance. L’individu, dans ce contexte, a de plus en plus de difficultés à s’exprimer dans ses ressentis et sentiments», commente Nadia Lazrak Bensouda, DG de PsyPhone, cabinet spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux.

Rendre le milieu professionnel plus accueillant

Elle précise que «l’écoute psychologique va lui permettre de sortir de la solitude, de nommer sa souffrance et la faire évacuer, de prendre du recul par rapport à une difficulté rencontrée et trouver du sens…». La démarche consiste en quelque sorte à rendre le milieu professionnel plus accueillant et à restaurer la confiance. Zineb Benabdejlil, DG de Deo Conseil, souligne que «les  dispositifs d’aide et de soutien aux salariés s’inscrivent dans le cadre d’une démarche de prévention et de promotion de la qualité de vie au travail».

Généralement, les résultats ne sont visibles qu’à moyen terme. On peut les sentir à travers des indicateurs comme l’absentéisme, le nombre de jours d’arrêt maladie, le nombre d’accidents de travail, le turn-over, la qualité des relations sociales, le climat de travail, la qualité de la production…

Dans ce genre de démarche, toutes les informations tirées du patient relèvent du secret professionnel et ne doivent en aucun cas être utilisées à d’autres fins.