La RSE, une histoire de convictions

Dirigeants et syndicalistes reconnaissent que la RSE est une démarche nécessaire pour la performance des entreprises. Le respect des droits élémentaires des salariés est un préalable.
On a longtemps cru que le développement durable était une tendance, et que la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) n’était qu’un effet de mode. Bien évidemment, il n’en est rien. Aujourd’hui, ces approches sont une composante essentielle de la gestion des entreprises. Organisée par l’Association pour le développement de la RSO (responsabilité sociale des organisations) au Maroc, une rencontre débat sur la RSE est venue montrer que ces approches sont bien intégrées par les managers. Le constat a été fait à l’unanimité par les trois invités de la rencontre notamment Nabil Ziatt, PDG de Stroc Industries, Mohammed Fikrat, PDG du Groupe Cosumar et Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT).
Bien que des mesures incitatives aient été mises en place, l’adoption d’une telle démarche dépend à l’heure actuelle en grande partie de la conviction des dirigeants. Partant de sa propre expérience, le PDG de Stroc a reconnu que son entreprise, qui a vécu une crise interne il y a quelques années, n’avait pas respecté l’un des fondements de la RSE, à savoir le droit à la représentativité syndicale. «Le bon sens nous a conduit à changer de démarche et à mettre en place des représentants du personnel, une courroie de transmission indispensable entre le management et les équipes», raconte t-il.
Les patrons invités à être plus entreprenants dans la promotion de cette culture
Pour sa part, M. Moukharik a rappelé qu’il faut d’abord commencer par respecter les droits élémentaires des individus comme l’application du code du travail et tout le dispositif social (déclaration à la CNSS, couverture santé…). Sur ce volet le SG de l’UMT a insisté sur le fait que l’Etat doit jouer pleinement son rôle. De même, il a indiqué que les entreprises peuvent mettre en place les comités d’hygiène et sécurité, des dispositifs qui nécessitent aucun investissement particulier tout en rajoutant que des mesures incitatives et encourageantes doivent être mises en place. Il a également invité la CGEM à être plus entreprenante dans la promotion de cette culture. Une invitation que recommande également le PDG de Cosumar à toutes les parties prenantes.
«La démarche veut aussi qu’on se fixe un minimum de normes et référentiels dans le choix des fournisseurs. Ces derniers doivent être socialement responsables», dit-il. Bien évidemment, les retombées de la RSE sont visibles : faible turn-over, absentéisme jugulé, meilleur climat social, productivité en hausse. «Quand le personnel est respecté, la productivité est tout naturellement bien meilleure», conclut le PDG de Stroc.