Carrière
Ils racontent leurs premiers pas dans l’entreprise
Témoignages de Mounia Habibi, Abdelhamid Taji et Khouloud Zayni.

Mounia Habibi Chef de projet communication : «Un premier emploi marque généralement les esprits, qu’il soit bon ou mauvais»
Un premier emploi marque généralement les esprits, qu’il soit bon ou mauvais. Il s’agit d’une étape clé dans une carrière. Je suis actuellement en stage de pré-embauche dans une agence de communication. A priori, je n’ai pas de problème d’adaptation puisque j’ai déjà effectué des stages dans le domaine. La seule crainte que j’éprouvais au départ était de ne pas justement trouver du travail. Etant donné que le marché de l’emploi évolue en dents de scie, j’ai mis quatre mois pour le décrocher. C’est la moyenne généralement observée pour décrocher un job.
L’intégration s’est bien passée. Habituellement, je me ménage un temps d’observation pour sentir l’ambiance, comprendre le mode de fonctionnement. Toutefois, je n’ai pas attendu que les autres viennent vers moi. J’ai pris moi-même les devants et j’interrogeais mon supérieur hiérarchique sur certains détails à chaque fois que l’occasion se présentait. Il faut dire que mon arrivée a coïncidé avec la création de l’agence. Il fallait que je montre mes capacités. Au fur et à mesure, j’ai développé d’autres compétences comme le commercial, l’infographie, le suivi de la rédaction d’un document, sa mise en page, la conduite d’un projet…
Une chose importante, avant de démarrer le job, il faut connaître les objectifs qui vous sont fixés et les moyens mis à votre disposition pour les réaliser. Tout doit être disséqué. La volonté de tout comprendre dévoile un esprit d’initiative bien apprécié chez une recrue et conforte l’employeur dans son choix. Car plus que les compétences techniques, c’est le comportement qui favorisera davantage l’intégration. Plus de 70 % de l’image de la personne se construit dès les premiers jours. Autant dire qu’elle doit agir avec beaucoup de délicatesse. C’est important car parmi les échecs d’intégration, figure souvent le manque de communication sur les points importants mais aussi le manque d’accompagnement. On le constate assez souvent pour les stagiaires ou les jeunes recrues qui sont jetés dans la nature. Il y a ensuite le décalage entre les discours annoncés des entreprises et les vécus. Il y a une grande différence. Il revient au candidat de constater et d’adopter les valeurs qui correspondent à ses principes. Enfin, dernier facteur d’échec, le manque de visibilité, surtout en termes de carrière, pose également un problème d’intégration, notamment pour les hauts potentiels.
Abdelhamid Taji Responsable communication : «Respecter les autres et se faire respecter est une règle d’or»
A vrai dire, je n’ai pas eu de mal à trouver mon premier job. Avant même ma soutenance, j’ai intégré un groupe partenaire de Google où j’ai occupé le poste de responsable communication. Peu de temps après, je suis devenu formateur certifié. Le plus difficile dans l’affaire ? Connaître la boîte, ses produits, la façon dont elle opère. Mais c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Pour ce qui est de mon intégration, tout s’est bien passé. J’étais sous la direction d’une personne avant de voler de mes propres ailes. Aujourd’hui, il m’arrive même d’accompagner les stagiaires à mieux s’intégrer dans le groupe. Par exemple, il m’arrive de les emmener chez les clients pour qu’ils s’imprègnent de notre façon de travailler. Les premiers contacts avec les collègues se sont bien passés dans l’ensemble. Il n’y avait aucun signe d’animosité parce qu’il y a toujours une période d’observation. Mais comme nous sommes dans une petite structure, les rapports s’établissent rapidement. La gestion des relations humaines est rarement apprise dans les écoles même si elle est fondamentale dans les réussites professionnelles : respecter les autres et se faire respecter est une règle d’or. Il s’agit aussi de s’imprégner de la culture maison et d’observer les pratiques courantes. Il faut aussi savoir tirer un bilan à l’issue de la période d’essai, s’il y en a, ou tout simplement des premiers mois.
Khouloud Zayni Chef de projet marketing : «Le plus difficile a été de trouver un emploi dans ma filière de prédilection»
Le plus difficile pour intégrer le monde professionnel a été de trouver un emploi qui corresponde à mes aspirations. Je suis de formation en marketing de l’Ecole supérieure de commerce et d’administration (ESCA), j’ai eu le plus souvent à recevoir des offres concernant la finance, la communication ou autres mais très peu d’offres concernant ma filière de prédilection. Pour multiplier mes chances, j’ai activé les réseaux. Ça a fini par payer. Depuis, j’ai intégré un groupe industriel spécialisé dans la climatisation. L’ambiance de travail est cordiale. L’équipe étant jeune, je n’ai pas eu de problème d’intégration ou d’adaptation.
Un jeune débutant doit privilégier avant tout la phase d’observation et d’analyse de son nouvel environnement. Il lui faut prendre le temps de faire la connaissance des uns et des autres ainsi que de la culture d’entreprise. Toutefois, il ne doit pas hésiter à poser les questions, à se renseigner sur les moindres détails qui font la spécificité de la société. Quant au groupe déjà constitué, c’est-à-dire l’équipe ou le service, il bénéficie également de ce temps pour intégrer le nouvel arrivant.
Il faut donc bien évidemment de l’écoute permanente et active, de la communication, mais aussi commencer à définir une vision, afin de mieux se faire connaître et faire la différence. Pour cela, le savoir-être, le savoir agir (et se comporter) et le savoir apprendre de la personne sont des facteurs déterminants.
