Crèches d’entreprises : Questions à Meriem Bazi Akesbi, DG des P’tits Boss
«La demande existe et augmente constamment mais l’offre ne suit pas»
Vous êtes l’une des premières structures à proposer des services de crèche pour entreprises. Comment évolue votre activité ?
Il faut dire que ce genre de service a du mal à se développer dans les entreprises. Depuis la création des P’tits boss en 2011, nous sommes à différents niveaux. Des entreprises que nous avons approchées sont au stade de réflexion, d’autres sont au stade d’aménagement des locaux. Dans tous les cas, nous n’avons subi aucun refus. Sauf que les projets mettent du temps à être concrétisés. J’ajoute que nous recevons beaucoup de demandes de cadres et de ménages qui veulent s’informer sur nos services pour constituer un dossier à faire passer auprès de leur entreprise.
Comment appréciez-vous l’offre des crèches privées ?
Il faut dire que les crèches privées ne sont pas forcément adaptées au contexte professionnel des cadres. Souvent, les horaires ou même les périodes de fermeture ne sont pas flexibles. Beaucoup de parents galèrent pendant les vacances scolaires, les mercredi après-midis pour occuper leurs enfants.
Il suffit de voir les forums de discussion sur le net pour comprendre parfois leur désarroi. A ce propos, les crèches d’entreprises peuvent apporter la solution idéale à tout parent.
Quels sont les avantages que peuvent en tirer les salariés ?
Au-delà de la bonne image pour l’entreprise qui prend soin de l’équilibre de ses collaborateurs, la crèche d’entreprise a un effet indéniable sur le moral des salariés vu qu’ils sont moins préoccupés par les complications de la garde d’enfant. Les crèches d’entreprises sont plus sensibles aux possibilités de garde tardives.
Ce système présente également un fort avantage face au turn-over. Les parents qui mettent leur bébé en crèche d’entreprise ne vont probablement pas changer d’employeur pendant les trois prochaines années.
Y a-t-il un cadre juridique pour ces structures ?
Actuellement non. Il faut savoir que les crèches privées sont généralement encadrées par le ministère de la jeunesse et des sports alors que les crèches d’entreprises sont régies par l’inspection du travail. A ce propos, cette dernière ne prévoit pas grand-chose pour ces structures. Voilà pourquoi je me réfère au cahier des charges prévu par la loi 40-04 portant statut des crèches privées, relevant du ministère de la jeunesse et des sports. Celui-ci prévoit que la superficie requise est de 4 m2 pour chaque enfant âgé de moins de 18 mois et de 2,75 m2 pour les enfants de 18 mois ou plus. La crèche doit également être équipée de matériels adéquats (jeux, matériel pédagogique en adéquation avec le nombre et l’âge des enfants, de chaises et tables à la hauteur des enfants, lits, couvertures, serviettes, médicaments…).