Carrière
Choisir un consultant : Avis de Mustapha Sekkat, Consultant et DG du cabinet RH Leadershipt
L’absence de formation au métier de consulting le rend encore plus flou

Il est vrai que la demande du conseil est de plus en plus importante et visible, elle ne touche plus uniquement les grands groupes nationaux et les multinationales.
Ce développement reflète tout simplement le besoin important qui existe dans le domaine, que l’entreprise marocaine, dans son élan de développement ou de mise à niveau, a besoin de recourir à des expertises et à des compétences externes.
Les dispositifs étatiques, la coopération internationale et certaines institutions internationales ont certainement contribué au développement de ce secteur car ils avaient besoin de faire intervenir et de solliciter des compétences locales (MEDA, USAID, Union Européenne…). On a même observé un soutien et une assistance pour la création et le développement de structures d’assistance et de conseil.
Il est clair aussi que cette abondance de structures de conseil ne garantit pas toujours le sérieux, la rigueur et le professionnalisme attendus. Nous traversons une période de développement de ces cabinets sans définition de règles de jeu ou de référentiel. Pourtant, certains organismes demandeurs commencent à définir et imposer des critères d’éligibilité. Cela aidera certainement à structurer la profession. L’effort fourni par l’ANPME dans ce sens, en définissant les critères d’éligibilité pour intervenir au profit des PME et PMI marocaines soutenues par l’agence, est un exemple appréciable mais qui demande à être de plus en plus mis en avant car beaucoup de PME ne connaissent pas encore les mécanismes de cet organisme.
Une sélection naturelle se fera sans doute par la force des choses et les moins qualifiés pour ce métier s’écarteront d’eux-mêmes. La notoriété et la réputation des intervenants sont toujours fragiles et même le nombre d’années d’expérience et de présence sur le marché ne suffit pas toujours à les garantir et à les maintenir.
Je pense également que l’absence de formation au métier de consultant au Maroc y est pour quelque chose car les cabinets peuvent alors mettre en place une vraie méthodologie de consulting, une déontologie…
Par ailleurs, le bon résultat d’un consultant dépendra de plusieurs facteurs. D’abord, la qualité du cahier des charges. En effet, le besoin en intervention doit être exprimé de manière pertinente. Le contexte professionnel, la culture interne et les enjeux institutionnels doivent prendre une large place dans la description de l’environnement de l’entreprise où la mission sera opérée.
Ensuite, l’implication des managers, l’engagement et la disponibilité des décideurs sont incontournables pour la réussite d’une mission.
Enfin, la connaissance du métier, l’expertise, les performances et la sensibilité aux problématiques posées sont indispensables pour réussir dans ce métier n
