Augmentation des salaires : Avis de Houcine Berbou, Consultant associé au sein du cabinet LMS ORH

La sortie de crise devra certainement booster les augmentations de salaire.

L’année en cours annonce la fin d’un cycle de crise. Plusieurs facteurs l’expliquent sur le plan politique, économique et des affaires.
Sur le premier plan, on sent une certaine confiance entre le monde économique et politique tandis que sur le plan économique, on voit que les principaux partenaires du Maroc (les pays d’Europe principalement) commencent à sortir du rouge. Il faut dire que nos exportations dépendent en grosse partie de la bonne santé de nos partenaires étrangers.
Côté business, on peut dire que les entreprises commencent à avoir de la visibilité et cette confiance qui s’installe se traduit par l’acceptation d’augmentation des salaires.
Grosso modo, on peut dire qu’on est passé de 3,3-3,6% d’augmentation en 2012 à 3,6-4% en 2013. Pour 2014, on table sur un taux de 4%. Il ne faut pas oublier que certains secteurs qui profitent de cette dynamique vont essayer de réviser à la hausse leur prévision d’augmentation.

D’un autre côté, je dirais que les entreprises ne rétribuent plus de manière forfaitaire, mais plutôt dans une logique de contribution/rétribution.
Les métiers à forte valeur ajoutée connaîtront certainement les taux d’augmentation les plus élevés. A titre d’exemple, ils peuvent aller jusqu’à 5% pour certains métiers.
A fortiori, les cadres dirigeants (DG, DGA, directeurs de pôle) qui sont en relation directe avec le développement du business.
Les salaires des commerciaux sont également appelés à connaître des taux d’augmentation importants. Sans oublier les métiers de l’ingénierie.
Je dirais que les ingénieurs les plus sollicités sont avant tout des profils expérimentés, notamment dans l’informatique. Les ingénieurs dans le domaine du génie civil, qualité et mécanique sont également très prisés actuellement.

Pour ce qui est des profils émergents, il est vrai que le marché connaît le développement de quelques formations spécifiques. Cela dit, il y a beaucoup d’ingénieurs qui se veulent de plus en plus généralistes, capables de s’adapter à toutes les situations sans se confiner dans une spécialité particulière. La preuve en est que dans beaucoup d’entreprises, nous trouvons de nos jours des ingénieurs dans des domaines aussi variés que le marketing, les ressources humaines, le commercial et autres.

Pour le reste, c’est-à-dire les non-cadres, je pense qu’on restera dans une logique de 3% d’augmentation.

En ce qui concerne les secteurs, tous ceux qui sont liés aux grands projets structurants devront en principe enregistrer des taux d’augmentation importants. Je pense notamment au tourisme, à l’agriculture, l’industrie minière, l’aéronautique et à la construction automobile.